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Les commentaires de nos équipes
POINT MACRO

Covid et Commerce

11 octobre 2021

Il reste 80 jours d’ici Noël, ce sont donc les derniers jours pour expédier des marchandises d’une partie du monde à l’autre côté de l’économie globale.

En effet, le délai de livraison par freight maritime entre Chine et États-Unis a atteint 73 jours en septembre, venant de 40 jours il y a 2 ans selon l’armateur Freightas de Hong Kong.

Pour le commerce de détail, cela va être une saison délicate. Isaac Laman, fondateur et CEO de MGA Entertainment, un des plus grands fabricants de jouets au monde a dit « Tout ce qui peut mal se passer se passe mal en même temps ».

En temps normal, les stocks des détaillants américains représentent 1,5 mois de ventes, en mars 2020, ces stocks les magasins étant fermés sont montés à 1,7 mois de ventes et depuis, compte tenu des problèmes logistiques, ils ne cessent de diminuer et ne représentent plus que 1,1 mois de ventes.

Pourquoi cette introduction inhabituelle, voire incongrue :parce qu’il apparaît clairement que la moindre vitesse de la croissance en occident a pour cause principale les pénuries de matériaux qui perturbent le fonctionnement des entreprises. 

Ainsi l’indice PMI composite IHS Markit pour l’Eurozone s’est établi en septembre à 56,2 après 59,0 en août, ce nouvel affaiblissement de la croissance reposant sur un  ralentissement normal de la demande après le rebond post-confinement et sur les difficultés d’approvisionnement qui limitent l’activité.

La croissance ralentit donc pour le 2ème mois consécutif, les pénuries de matières premières ayant entravé l’activité des fabricants comme des prestataires de services.

A 56,2, l’indice PMI continue cependant de signaler une expansion soutenue. Pour la 1ère fois depuis le début de la pandémie au T1 2020, le secteur des services a enregistré une croissance plus soutenue que celle du secteur manufacturier, celui-ci ayant été particulièrement touché par les perturbations des chaînes d’approvisionnement. Le ralentissement de la croissance a cependant été très net dans chacun des 2 secteurs et dans toutes les géographies : Irlande 61,5, Espagne 57,0, Italie 56,6, Allemagne 55,5 et France 55,3.

Le volume global des nouvelles affaires a augmenté pour un 7ème mois consécutif. De même que pour l’activité, le ralentissement de la demande a concerné les 2 secteurs mais s’est avéré plus marqué dans l’industrie manufacturière. Les ventes des fabricants ont toutefois enregistré une hausse plus soutenue que celles des prestataires de services, portées notamment par la bonne tenue des nouvelles commandes à l’export ;

Malgré un ralentissement par rapport au mois précédent, la croissance de l’emploi est demeurée soutenue, et ce dans l’ensemble des 5 pays couverts, l’Irlande ayant affiché un taux de création de postes particulièrement marqué. Ces efforts de recrutement n’ont toutefois pas suffi à éliminer les contraintes de capacité, le volume du travail en attente ayant en effet fortement progressé, augmentant ainsi pour un 7ème mois consécutif.

Les perspectives d’activité à 12 mois sont demeurées très favorables malgré un repli du degré de confiance.

Le Point de conjoncture d’octobre de la Banque de France converge avec cette analyse :

« Sur le plan économique, et en particulier sur le marché du travail, l’onde de choc a été largement amortie. L’emploi salarié a ainsi dépassé son niveau d’avant crise dès le T2 2021. Le rythme des créations ralentirait quelque peu d’ici la fin de l’année, mais au total 500 000 créations nettes d’emplois salariés succèderaient aux 300 000 destructions enregistrées en 2020. Fin 2021 le taux de chômage baisserait fortement, dès le T3 à 7,6% soit quasiment 1 point de moins que 2 ans plus tôt.

Dans le même temps, l’activité économique retrouverait, mais sans le dépasser contrairement à l’emploi, son  niveau d’avant crise d’ici la fin de l’année…

La bonne tenue de l’emploi contribuerait à soutenir le pouvoir d’achat. Celui-ci marquerait toutefois le pas au T3 sous l’effet de l’inflation et malgré le dynamisme des revenus d’activité, avant de rebondir en fin d’année. En moyenne annuelle, le pouvoir d’achat progresserait  de 1,5% après une stabilité en 2020.

Du côté des entreprises, le taux de marge s’est rétabli début 2021 à un niveau particulièrement élevé sous l’effet combiné des dispositifs de soutien face à la crise, et de la baisse des impôts de production. Il refluerait au S2 mais se situerait tout de même fin 2020 un peu au-dessus de son niveau moyen de 2018.

Au mois le mois, c’est en mai-juin que l’accélération de l’activité économique a été la plus marquée sous l’effet des réouvertures. Mais en moyenne trimestrielle, cette accélération apparaîtra facialement au T3 (+2,7% prévu) avant un ralentissement en fin d’année (+0,5ù au T4) ; De même, la nette baisse du taux de chômage attendue pour le T3 2021 doit beaucoup à l’accélération de l’emploi mesurée entre mars et juin.

En moyenne annuelle, la prévision de croissance pour 2021, de l’ordre de +6,1/4% après -8% en 2020, est inchangée par rapport au précédent point de conjoncture.

Tout comme l’emploi, l’investissement des entreprises témoigne de la singularité de la crise, dépassant dès le printemps 2021 son niveau de fin 2019, après avoir moins baissé que ce que laissaient attendre ses déterminants naturels ; Le caractère exogène de la crise, les conditions financières favorables, les mesures de soutien ainsi que les effets de composition sont susceptibles d’expliquer cette résistance. Au S2, l’investissement ralentirait mais se situerait tout de même plus de 3% au-dessus de son niveau d’avant crise. » 

Aux États-Unis, les chiffres les plus attendus de la semaine étaient ceux du Bureau of Labor Statistics, le rapport sur l’emploi de septembre.

S’ils ont en première lecture déçu, création de seulement 194K postes, quelques facteurs explicatifs ont adouci cette première réaction.

Les 2 mois précédents ont été revus à la hausse de +169k créations. Le secteur public a perdu 123K et en particulier, l’effet variant Delta a perturbé la rentrée scolaire avec une perte de 14K là où une création de 140K était attendue.

La diminution de la force de travail a fait diminuer le taux de chômage de 0,4ù à 4,8%, bien mieux qu’attendu et la mesure U3 qui inclut les temps partiels non désirés a elle aussi reculé, plus modestement, de 8,5% à 8,3%.

Tout ceci conduit à un ratio emploi/population de 58,7%, en hausse de 0,2%, ce qui est conforme à l’objectif de la Fed, et de plus de 78% pour les 25-54 ans.

Du bon côté encore la hausse du temps de travail de 0,5% mais du mauvais la hausse de 0,6% sur un mois du salaire horaire, la plus forte depuis avril, qui pousse le salaire horaire ajusté de l’effet mix à 5,1% sur un an. Le regard sur l’inflation va encore se compliquer.

Les indices d’activité des services, ISM et PMI Markit ont aussi été publié cette semaine ; Ils semblent refléter une meilleure résistance qu’en

Europe avec l’ISM des services en légère hausse à 61,9 vs 61,7 en août, 16ème mois consécutif en territoire d’expansion. L’IHS Markit US des services, à 54,9 en septembre,  recule à peine vs les 55,1 d’août.

Malgré la résurgence du Covid (variant Delta), les nouvelles commandes progressent. Les disruptions ont affecté cependant l’activité, en particulier les stocks des commerçants sont au plus bas et l’Hôtellerie-Restauration est à son tour affectée par de problèmes logistiques et de main-d’œuvre. 

Les révisions des prévisions bénéficiaires FactSet sont toujours orientées à la hausse sur le Stoxx600 européen (+0,8% sur un mois pour 2021 et +1,4% pour 2022), ce qui n’est plus le cas pour les BPA du S&P500 (-0,2% pour 2021 et +0,1% pour 2022) ;

En Europe, la croissance attendue des BPA est de +8,6% pour 2021 et +6,1% pour 2022. Aux États-Unis, 2021 est attendu à +49,0% et 2022 à +8,1%.

Nos fonds subissent encore cette semaine la rotation sectorielle avec un retard d’environ 50bps sur leurs indices de référence. Ceci nous amène à faire quelques adaptations mais pas de révolution dans les portefeuilles et la stratégie. C’est ainsi que le thème Reprise Européenne est remplacé par Pricing Power pour prendre en compte la résurgence de l’inflation.

Et les mouvements de la semaine sont les suivants : FCP Mon PEA arbitre Arcelor Mittal en faveur d’Arkema à la suite de la belle opération de croissance externe que celui-ci vient de réaliser aux États-Unis, Léa pour Erasmus Mid Cap Euro cède l’italien Mutuionline et le néerlandais Signify pour également entrer Arkema en portefeuille et Aymeric pour Erasmus Small Cap Euro vend l’espagnol Talgo et achète le finlandais Harvia entreprise fabricant saunas et spas, l’allemand Adesso spécialisé dans le développement de solutions logicielles personnalisées et le belge Deceuninck, un des leaders mondiaux en matière de conception, de fabrication et de commercialisation de systèmes PVC pour portes et fenêtres, façades et lignes de toit et applications extérieures et de jardins. 

Bonne semaine à tous, 

Jean-François GILLES

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