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Les commentaires de nos équipes
POINT MACRO

Cycle de croissance et inflation

25 octobre 2021

La publication de l’inflation en Europe, pour l’Eurozone le 29 octobre, et dans une moindre mesure aux États-Unis, continuera de signaler que la hausse est en cours et que les inquiétudes se maintiennent même si les PMI en Eurozone d’octobre résistent encore.

Les débats au sein des banques centrales, qui se sont largement intensifiés récemment, seront donc particulièrement suivis lors de la réunion de la BCE de jeudi prochain. Sans ajuster sa politique, elle devrait clairement flécher vers une annonce de réduction des achats en décembre pour mise en œuvre en mars prochain, tout en évitant de se montrer trop restrictive dans son approche au risque de durcir encore davantage les conditions de financement. 

Après avoir atteint un plus haut de 15 ans en juillet, le PMI de l’Eurozone recule pour un 3ème mois consécutif. Les goulots d’étranglement logistiques se multiplient, les difficultés de recrutement augmentent et les hausses de prix accélèrent : tout ceci contraint la production, en particulier manufacturière alors que la demande reste forte. Cependant à 54,3 en octobre après 56,2 en septembre et 60,6 en juillet, le PMI Markit flash reste bien au-dessus des 50 et en croissance significative. Dans la période de production et de livraison d’avant les fêtes, il ne faut pas s’attendre à une amélioration immédiate des difficultés logistiques et forcément l’inflation montera à nouveau en novembre.

Après quelques mois difficiles devant nous, fin d’année et T1 2022, les perspectives restent positives. La demande sous jacente reste très forte. Elle s’appuie sur trois éléments, la vive reprise de la consommation des ménages, la nécessité pour les entreprises d’investir pour s’adapter aux modifications de la demande et aux perturbations des chaînes d’approvisionnement et à un stimulus monétaire et fiscal qui reste fort.

Les entreprises de l’Eurozone indiquent une nouvelle accélération de leurs prises de commandes en octobre et les créations d’emplois atteignent leur plus haut niveau depuis 21 ans, gage de consommation à venir.

Ceci permet de penser que la production progressera de trimestre en trimestre en 2022 une fois que les pénuries de certains biens comme les semi-conducteurs s’atténueront. Le pouvoir d’achat devrait aussi progresser sous le double effet des pénuries de main d’œuvre et hausse des salaires et d’un recul progressif de l’inflation.

Témoignant d’une capacité insuffisante tant dans le secteur manufacturier que dans celui des services, le volume des affaires en cours a continué d’augmenter. L’accumulation du travail en attente a été soutenue, notamment chez les fabricants.

Cherchant à réduire le volume de leurs affaires en attente, les entreprises ont renforcé leurs effectifs en octobre, les embauches s’étant en outre accélérées par rapport au mois précédent. Le taux de croissance de l’emploi a ainsi affiché un pic de 20 ans, le taux de création de postes s’étant redressé tant en France qu’en Allemagne et ayant atteint un sommet de près de 21 ans dans le reste de la région.

En octobre 2021, selon l’enquête de l’INSEE, le climat des affaires en France est en hausse, sous l’effet notamment des services.

En octobre 2021 le climat des affaires s’améliore de nouveau. L’indicateur qui le synthétise gagne 2pts. A 113 il retrouve le niveau particulièrement élevé de juin 2021. Il demeure donc largement au-dessus de sa valeur d’avant la crise sanitaire (106) et à plus forte raison de sa moyenne de longue période (100). Cette nouvelle amélioration du climat des affaires tient principalement à la hausse des soldes d’opinion prospectifs dans les services.

Dans tous les grands secteurs d’activité, le climat des affaires reste bien supérieur à sa moyenne de longue période.

Dans les services, le climat des affaires s’améliore nettement. Cette amélioration est notamment portée par la hausse des soldes d’opinion sur les perspectives générales d’activité du secteur, la demande prévue et l’activité prévue.

Dans le commerce de détail, le climat des affaires est en légère amélioration. Celle-ci est notamment due à l’amélioration des soldes prospectifs, en partie compensée par la baisse des soldes concernant les ventes et les effectifs passés.

Dans l’industrie, le climat des affaires est stable. Les soldes d’opinion sur les carnets de commandes progressent tandis que ceux relatifs à la production, tant passée que prévue, fléchissent dans un contexte de fortes contraintes d’offre.

Dans le bâtiment, le climat des affaires se replie légèrement mais reste à un niveau élevé malgré les tensions persistantes sur l’appareil productif.

Le climat de l’emploi rebondit nettement en octobre (+5pts) pour atteindre 111. Il reste ainsi bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100) et atteint son niveau le plus élevé depuis juin 2011. Si tous les secteurs contribuent à la hausse de l’indicateur, celle-ci est notamment due au fort rebond du solde d’opinion sur l’évolution passée de l’emploi dans les services, ainsi qu’à la hausse du solde sur les effectifs prévus dans l’intérim.

Le président de la Bundesbank, Jens Weidman, a démissionné et quittera ses fonctions à la fin de l’année. Il était un faucon notable au conseil de la BCE. Il est probable que le nouveau gouvernement allemand lui désignera un successeur plus colombe. Peut-être Isabel Schnabel (actuellement membre du board de la BCE) ou quelqu’un qui partage ses analyses.

Aux États-Unis, les ventes de maisons existantes ont progressé de 7%m/m en septembre, continuant de refléter une forte demande en dépit d’une offre limitée. La progression du prix moyen est de 13% sur un an et l’offre correspond à 2,4 mois de vente contre 3,7 mois en moyenne historique.

Michelle Meyer, la chef économiste États-Unis de BofA, révise à la hausse ses prévisions d’inflation et avance l’échéance de la première hausse des taux de la Fed. Compte tenu de la rapidité de la hausse des prix et de la progression de l’emploi, BofA prévoit désormais que la Fed relèvera son taux directeur dès le T4 2022. Ses attentes d’inflation sont pour 2022 2,4% vs 2,1% pour l’inflation PCE, 3,2% vs 2,5% pour l’inflation faciale. Les inflations 2023 sont inchangées à 2,4% et 2,8%.

L’IHS Markit flash US Composite PMI progresse contrairement à celui de l’Eurozone, à 57,3 vs 55,0 en septembre. Il est tiré par les services, 58,2 vs 54,9, alors que la production manufacturière, 52,3 vs 55,7, ne peut échapper aux problèmes logistiques.

Quelques indicateurs sur les coûts des transports : Baltic Dry Index 4 800 vs 1 200 en janvier 2021 et 500 en mars 2020, transport par container 40, Chine à Europe du Nord, base 100 en octobre 2019, 1 000, Chine à côte ouest des États-Unis 1 000 et Chine à côte est des États-Unis 770.

Bateaux en transit au port de Los Angeles, aujourd’hui 45 à quai, 20 en janvier 2019, à l’ancre aujourd’hui 37, en janvier 2019 5.

Transport aérien Hong Kong vers l’Amérique du Nord aujourd’hui 10$ le kg, 3$ en janvier 2020, Hong Kong vers l’Europe aujourd’hui 7$ le kg, 3$ en janvier 2020.

Le Fund Manager Survey de BofA pour le mois d’octobre apporte quelques éclairages intéressants :

Selon EPFR Global, la collecte este robuste sur les actions pour la semaine du 14 au 20 octobre, toujours tirée par les États-Unis, mais l’Europe, la Technologie et les Financières font très bonne figure. En Eurozone et sur 4 semaines le tiercé reste le même : France 1,291mm$, Allemagne 1,238 et Pays-Bas 0,922.

Opinions divergentes des stratégistes américains.

Pour Goldman Sachs (Peter Oppenheimer, David J Koslin, Pierre Saboureault) : « 3,8MM$, c’est le flux acheteur, par jour, de leurs propres titres en provenance des entreprises US au T4. GS conclut que la plus importante demande nette sera à venir de ces entreprises en 2022, entre Buybacks records et M&A, avec 350MM$, suivie par les ménages assis sur une montagne de cash et les investisseurs étrangers pour 300MM$. En face, les Fonds mutuels et les Fonds de Pension devraient être vendeurs nets de 400MM$.

Et en thèse sous jacente de ces hypothèses, toujours l’idée que a) le cash offre un rendement nul, et que b) les alternatives Fixed Income sont particulièrement peu attractives en absolu et en relatif à leur historique.

En conclusion, ménages, investisseurs internationaux, Fonds Mutuels et Fonds de Pension qui viennent de battre un record d’allocation Actions avec 52% de leurs actifs, devraient battre ce record l’année prochaine.

Dans le sens contraire Sebastian Raedler (BofA) note l’inquiétude croissante de ses économistes sur la croissance de la Chine et la faible réponse des autorités à ce ralentissement. Il voit 10% de recul potentiel du Stoxx600 européen d’ici la fin de l’année et recommande d’éviter les secteurs industriels exposés à la Chine ainsi que l’Automobile et favorise les Financières(Assurances et Banques), les Utilities et les Personnal & Household Goods.

Bonne semaine pour nos fonds en belle hausse, en particulier Erasmus Mid Cap Euro et FCP Mon PEA. Sur Erasmus Mid Cap Euro, Léa a acheté l’autrichien Wienerberger, un important producteur de matériaux de construction, 1er producteur mondial de briques. Pour Erasmus Small Cap Euro, Aymeric continue ses cessions, cette semaine l’allemand Fabasoft et le finlandais Revenio Group.

Nous avançons dans la saison des publications et les analystes continuent de réviser à la hausse leurs attentes de BPA. En Europe pour le Stoxx600 le consensus établi par FactSet attend +87,5% pour 2021 et +6,1% pour 2022. Pour le S&P500 américain la croissance annuelle 2021 attendue des BPA est à +50,3% et à +7,6% pour 2022.

Bonne semaine à tous,

Jean-François GILLES

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