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Les commentaires de nos équipes
POINT MACRO

FOMO après TINA

15 novembre 2021

Les acronymes sont à la mode. Un acronyme est un substantif dont l’origine est un sigle, mais qui se prononce comme un mot ordinaire, par exemple CAPES (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degré).

Les acronymes envahissent aussi notre métier.

Nous avons eu droit en début d’année à TINA, There Is No Alternative, qui résumait le fait que les classes d’actifs autres que la classe actions étaient soit sans intérêt, les placements monétaires, soit dangereuses, les obligations.

En cette fin d’année, TINA est en passe d’être remplacé par FOMO, Fear Of Missing Out, qui reflète le mouvement actuel de réinvestissement sur les actions par crainte, après avoir été sous investi en partie cette année, de louper le rallye en cours.

Le 5 novembre par exemple, 2,6MMM$ d’options ont été échangées, essentiellement des calls, c’est le niveau le plus élevé jamais atteint.

Et on rappellera jamais assez cette évidence : pour que les marchés montent il faut, mais aussi il suffit, qu’il y ait plus d’acheteurs que de vendeurs. 

Goldman Sachs vient de publier ses perspectives 2022 et reste constructif sur l’Europe même si le momentum s’est modéré. En premier, GS s’attend à ce que les goulots d’étranglement dans les chaînes logistiques s’effacent progressivement l’an prochain avec une croissance moins rapide. En second, GS analyse que dans le secteur des services le rattrapage post Covid est loin d’être terminé, et plus particulièrement dans le sud de l’Europe. En troisième GS s’attend au maintien du soutien fiscal et budgétaire, de la part du nouveau gouvernement de l’Allemagne, de la stratégie budgétaire de la France et de la forte accélération des investissements dans le sud de l’Europe au travers du Recovery Fund.

Pour l’Eurozone, la prévision de GS est d’une croissance de 4,4% en 2022 (consensus 4,3%) et 2,4% en 2023 (consensus 2,1%) et pour la France 4,5% en 2022 (consensus 4,0%) et 2,4% en 2023 (consensus 2,2%). La France ferait mieux que l’Allemagne mais le champion serait l’Espagne avec des prévisions de GS à 6,5% en 2022 (consensus 5,8%) et 3,9% en 2023 (consensus 3,1%).

GS s’attend à une diminution graduelle de l’inflation dans la zone au cours de 2022 et 2023 pour qu’elle revienne en ce qui concerne l’inflation sous jacente, à 1,7% en 2024. Ceci devrait permettre à la BCE de maintenir son calendrier de soutien à l’activité.

François Duhen (CIC Market Solutions) est également optimiste, mais un peu moins pour 2022 avec des attentes à +3,9% et un peu plus pour 2023 à +3,1%. Pour son équipe, la très bonne santé des économies européennes des deux derniers trimestres ne suffira pas à compenser les facteurs plus négatifs qui pénaliseront d’autres pays, la croissance chinoise surtout devrait continuer de marquer le pas ces prochains mois alors que le soutien monétaire et budgétaire sera au mieux modeste et ne suffira pas à insuffler un nouvel élan.

La Banque de France a publié son Point sur la conjoncture française à début novembre 2021.

« L’économie française a retrouvé son niveau pré-crise durant le 3ème trimestre, soit nettement plus tôt que prévu. En octobre, selon l’enquête menée entre le 27 octobre et le 4 novembre auprès de 8 500 entreprises ou établissements, l’activité a été globalement stable dans l’industrie et le bâtiment et a continué de progresser dans les services marchands. Pour le mois de novembre, les chefs d’entreprise anticipent une progression de l’activité aussi bien dans les services que dans l’industrie ou le bâtiment.

Ainsi, nous estimons que le PIB dépasserait désormais le niveau pré-crise d’environ un demi point de pourcentage en octobre et de trois quarts de point en novembre. La hausse du PIB serait d’environ 0,75% au T4 2021 par rapport au trimestre précédent. Cette croissance serait tirée par le secteur des services marchands dont la valeur ajoutée dépasse depuis septembre son niveau pré-covid. Celle de l’industrie manufacturière reste par contre en deçà, essentiellement du fait du secteur automobile pénalisé par les difficultés d’approvisionnement, et à un moindre degré de l’industrie aéronautique. Au sein des services, la restauration poursuit son net redressement ; l’hébergement, la réparation automobile, les activités de loisirs et les services aux entreprises progressent également.

Après une augmentation continue au cours des mois précédents, les difficultés de recrutement s’atténuent quelque peu en octobre, en particulier dans les services, mais concernent encore près de la moitié des entreprises (49ù après 54% en septembre). Les difficultés d’approvisionnement sont un peu moins fortes que le mois précédent dans le bâtiment (58% des entreprises après 62% en septembre) mais elles se maintiennent dans l’industrie (56% des entreprises comme en septembre). Leur impact sur l’activité se fait cependant surtout sentir dans le secteur automobile, l’activité dans les autres secteurs industriels et le bâtiment restant bien orientée.

Ces difficultés d’approvisionnement participent, avec la hausse des prix des matières premières, à un redressement des prix de vente dans l’industrie et le bâtiment, alors que les entreprises de services ne signalent pas d’inflexions sensibles à la hausse de leurs prix. Les difficultés de recrutement ne semblent pas quant à elles avoir un impact sur la fixation des prix. »

Aux États-Unis, les indices d’inflation pour le mois d’octobre ont une fois de plus dépassé les attentes. L’inflation CPI a monté de 0,9% m/m et de 6,2% sur un an, sa hausse la plus élevée depuis 1990. L’inflation sous jacente a progressé de 0,4% m/m et de 4,6% sur un an.

Les prix des maisons et des loyers ont bondi au cours de la pandémie : selon l’indice Case-Shiller, la hausse des prix des maisons en août est de 19,8% sur un an tandis que selon l’observatoire des loyers Zillow, ceux-ci ont progressé de 12,8%.

L’US Job Openings and Labor Turnover Survey (JOLTS) est un excellent complément au rapport mensuel sur l’emploi ; selon l’enquête de septembre, le nombre de postes disponibles est passé de 10,6M en août à 10,4 en septembre et les embauches ont été de 6,4 millions ; L’écart entre postes disponibles et embauches reste à ces niveaux les plus élevés, reflétant la forte demande des entreprises face à de nombreuses pénuries de personnel qualifié, ce qui pousse les salaires à la hausse et limite la production.

Les démissions atteignent le niveau record de 3% sur un mois et même de 3,4% dans le secteur privé reflétant la capacité des travailleurs à retrouver vite un emploi mieux payé. Selon la Federal Reserve d’Atlanta, ces changements de postes se traduisent en remplacement par une hausse de salaire de 5,4% en septembre.

Selon les derniers éléments connus, il y aurait une vraie détente sur le front des difficultés logistiques :

Flux toujours très positifs (voir en tête) sur les produits equities dans la semaine du 4 au 10 novembre selon EPFR Global. Les États-Unis restent très solides (+11,1MM$) mais aussi l’Europe (+1,8MM$) et surtout l’Eurozone et la Suisse, le Royaume-Uni enregistrant des rachats, ce sont toujours la France, l’Allemagne et les Pays-Bas qui ont les meilleures collectes.

Nos fonds actions font une nouvelle bonne semaine, tous trois positifs et au-dessus de leurs indices de référence.

Aucun mouvement sur FCP Mon PEA et Erasmus Mid Cap Euro et pour Erasmus Small Cap Euro Aymeric a cédé Westwing Group pour acheter l’espagnol Vidrala, producteur et distributeur de bouteilles et contenants en verre utilisés dans l’industrie alimentaire et les boissons ; ses usines sont implantées en Espagne, au Portugal, en France, en Belgique et en Italie.

Pas d’infléchissement dans la tendance à la révision à la hausse par les analystes financiers des résultats des entreprises aux États-Unis et en Europe.

Le consensus des prévisions bénéficiaires FactSet sur le Stoxx600 européen attend une croissance annuelle des BPA de +92,0% pour 2021 et +5,1% pour 2022. Aux États-Unis pour le S&P500, la croissance annuelle 2021 est attendue à +52,7% et à +6,2% pour 2022.

Bonne semaine à tous,

Jean-François GILLES

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