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Les commentaires de nos équipes
POINT MACRO

Un nouveau casse-tête

22 novembre 2021

Le reconfinement de l’Autriche et la remontée du nombre de cas de Covid dans les grands pays comme l’Allemagne et la Grande-Bretagne, jette une ombre sur les perspectives économiques même si, à ce jour, la croissance n’est pas ralentie.

Les pays du sud, Espagne, France et Italie, sont encore peu affectés par cette nouvelle vague, mais la situation empire en Autriche, en Belgique, en Allemagne ou aux Pays-Bas, pays qui, ainsi que l’Irlande, ont introduit de nouvelles restrictions. Il est légitime de se poser la question de savoir si, à côté des taux de vaccinations, ce ne sont pas les conditions climatiques qui provoquent ces difficultés. Et dans ce cas il ne s’agirait que d’un décalage dans le temps.

La rapidité de la diffusion des programmes de rappel peut être un élément clé, notamment pour les populations les plus vulnérables.

A la phase actuelle, l’impact sur l’activité nous paraît devoir être faible, cependant ces nouvelles restrictions pénaliseront un peu l’économie déjà en prise avec les problèmes logistiques et les pénuries qui en résultent. 

La 2ème publication du PIB de l’Eurozone pour le T3 a confirmé une expansion de 2,2% et le PIB est maintenant seulement 0,5% sous son niveau d’avant la pandémie. Mais la situation n’est pas homogène suivant les pays, si les Pays-Bas (+1,7%), l’Autriche (+0,7%) et la Belgique (+0,3%) sont au-dessus de leur niveau du T1 2020, la France en ligne (-0,1%), d’autres sont encore en retard, parfois significatif, l’Allemagne (-+1,1%), l’Italie (-1,4%), le Portugal (-3,2%) et l’Espagne (-6,6%).

La publication cette semaine de la situation de l’emploi en Eurozone a montré une hausse de 0,9% sur le trimestre et l’amène ainsi quasiment à son niveau pré-Covid.

Bons chiffres américains, très bons même, cette semaine.

Les ventes au détail ont progressé en octobre de +1,7% m/m portant leur avance sur un an à +16,3%, tirées par les ventes automobiles et de pièces détachées qui représentent 1/5ème de l’augmentation. Ces fortes ventes au détail sont de bon augure pour la si importante consommation du T4, elles s’appuient sur les hausses de salaires, la progression de l’emploi et la très saine situation financière des ménages.

Ces ventes au détail semblent aussi indiquer qu’en dépit des hausses de prix qui se généralisent, l’inflation n’est pas un frein à la consommation.

Sur ce sujet de l’inflation aux États-Unis, une recherche intéressante de Bruno Cavalier (Oddo BHF) dont je vous livre un passage :

« L’inflation, voilà la cause du pessimisme des ménages, pessimisme qu’il ;faut néanmoins relativiser car les employés ont rarement été dans une situation aussi favorable sur le marché du travail. Les offres d’emplois sont pléthoriques, le nombre de démissionnaires en quête de postes mieux payés s’envole, en particulier pour les emplois peu qualifiés. Ce n’est pas là d’ordinaire le signal d’une économie dégradée. N’empêche que, depuis le début de l’année, la hausse des prix a continûment surpris à la hausse. De plus, les pressions inflationnistes tendent à s’élargir. Il y a quelques mois, 55% de l’inflation venait de seulement 5 postes pesant seulement 7% du CPI mais ayant subi de fortes distorsions ; leur contribution est tombée à 40%. D’autres prix prennent le relais. »

Bonne surprise aussi du côté de la production industrielle, +1,6% en octobre, tirée par une progression de 11% de la production automobile et par celle des utilities pour des raisons climatiques.

La production de véhicules bondit de 17,9% m/m mais reste 15ù sous son niveau de février 2020. Les fabricants de semi-conducteurs commencent à accroître leur production et les fabricants d’automobiles ont indiqué qu’ils s’attendent à ce que la production accélère et retrouve à court terme son niveau pré-pandémie, ce qui est déjà le cas pour l’ensemble de l’industrie.

Cette situation qui évolue très rapidement entraîne une accélération des révisions de prévisions économiques pour les États-Unis.

Ainsi Aneta Markowska (Jefferies) prend en compte les pressions inflationnistes et s’attend à ce que la Fed accélère le « tapering » lors de sa réunion de décembre. Il cesserait alors dès mars 2022. Ceci laisserait de la place pour deux hausses des taux dès l’an prochain, l’une en septembre, l’autre en décembre. Le chômage diminuerait à 3% fin 2022, ce qui serait la situation la plus tendue sur le marché de l’emploi depuis les années 50 : autrement dit les pressions salariales vont continuer et constitueront le facteur inflationniste dominant au S2 2022.

Le bon côté des choses est que cette forte activité amène son collègue David Zervos, chief market strategist, à relever ses objectifs de BPA sur le S&P500 de 200 à 208$ et son objectif pour l’indice à 4 450, basé sur des treasuries à 2%, c’est à dire un recul de 5% sur les niveaux actuels.

Michelle Meyer (BofA) projette maintenant 3 hausses des taux en 2022, 4 en 2023 et une seulement en 2024, les Fed Funds atteignant alors 2,0-2,25%. Elle baisse sa croissance 2022 à 4,0% vs 4,8%.

Sur les futures CME Fedwatch, la probabilité d’une hausse des taux (25bp) en 2022 est maintenant pricé à près de 100%, celle de 2 hausses des taux (50bp) à 84% et celle de 3 hausses des taux (75bp) à 60%.

Un peu d’amélioration cette semaine sur le front des coûts logistiques avec une nouvelle baisse du Baltic Dry Index qui, à 2400, revient à son niveau du mois d’avril 2021 ou encore à celui de septembre 2019. Le Freightos Global Container Index recule également, mais non significativement, il est à son niveau de juin 2021.

Si Jefferies (voir ci-dessus)  a des perspectives légèrement négatives pour le S&P500 en 2022, Goldman Sachs est plus optimiste et vient de réviser l’ensemble de ses objectifs à la hausse.

Pour le S&P500, objectif 5 100, total return ($) +10%, pour le Stoxx600 530 et +15%, pour le Topix 2 250 et +15% et pour le MSCI Asia-Pacific ex Japan 720 et +12%.

On voit ainsi que les attentes sont élevées sur l’Europe que GS favorise.

EPFR Global nous indique que la collecte continue : 13,6MM$ sur les actions, 7,8MM$ sur le cash et 6,2 sur les obligations. Sont favorisés la technologie, les Financières, l’Energie et le Biens de Consommation alors que les conditions deviennent plus difficiles pour l’ensemble des produits émergents.

Semaine contrastée pour nos fonds, Erasmus Small Cap Euro  enregistrant un petit retard, Erasmus Mid Cap Euro étant en ligne et FCP Mon PEA une belle avance par rapport à ;l’indice CAC40 qui se distingue lui-même en étant en hausse.

Pour FCP Mon PEA nous avons cédé Michelin  et sommes désormais totalement absent du secteur Automobile. Achat d’Engie qui après la vente d’Equens a désormais des moyens importants pour réorienter son activité vers les énergies renouvelables.

Léa pour Erasmus Mid Cap Euro a procédé à plusieurs opérations : la vente d’A2A après un beau parcours et celle de Global Fashion Group après un parcours décevant, et les achats de Vivendi, d’Alstom après une publication rassurante et celui de Verbio Vereinigte Bioenergie , entreprise allemande qui se concentre sur la production et la distribution de biocarburants, biodiesel et bioéthanol et bio méthane.

Pas de mouvements sur Erasmus Small Cap Euro.

Toujours des révisions à la hausse sur les consensus des prévisions bénéficiaires FactSet. Sur un mois révisions sur le Stoxx600 de +3,6% pour 2021 et +2,4ù pour 2022 qui portent les attentes de progression des BPA à +93,9% pour 2021 et +4,9% pour 2022. Aux États-Unis pour le S&P500, révisions de +1,9% pour 2021 et +0,4% pour 2022 sur un mois qui amènent la progression attendue à +52,9% en 2021 et +6,2% en 2022.

Bonne semaine à tous,

Jean-François GILLES

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