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Les commentaires de nos équipes
POINT MACRO

La Fed plus agressive ?

24 janvier 2022

Lors de la réunion de la Fed du 26 janvier, les discussions entre les membres du FOMC seront axées autour de la nécessité, ou non, de se montrer plus agressif dans le resserrement monétaire face aux tensions sur les prix et l’emploi.

Au moins, nous aurons une vision globale des actions envisagées par la banque centrale et non des communications éparpillées de ses membres.

Aujourd’hui, les futures intègrent 4 hausses des taux directeurs (100bp) au cours de 2022. Une partie, importante selon nous, de l’ajustement des anticipations sur les marchés de taux et actions a déjà été réalisée.

Nos n’attendons pas de cette réunion de bonnes surprises, ni de mauvaises d’ailleurs, mais la confirmation de la perspective 2022 par la Federal Reserve : celle-ci doit nous donner une meilleure visibilité.

 

L’inflation en Eurozone a été confirmée à 5% en décembre après 4,9% en novembre. Les prix de l’énergie continuent d’être le principal moteur de cette hausse, mais ils tirent aussi d’autres composants. Cependant l’inflation sous-jacente reste stable (2,6%) par rapport au mois précédent et à des niveaux modestes au regard des États-Unis.

Nous continuons donc de penser que l’inflation en Eurozone ralentira significativement au cours du S1, au fur et à mesure de la réduction des problèmes logistiques, du ralentissement des prix de l’énergie et de la disparition des effets de base. La BCE continue de voir l’inflation repasser sous son objectif de 2% d’ici la fin de l’année.

La confiance des consommateurs en Eurozone, mesurée par la Commission Européenne et Refinitiv, est sortie presqu’inchangée en janvier, à -8,5 vs -8,3 en décembre. Ce niveau reste supérieur à sa moyenne de long terme de -10,0, ce qui est une bonne surprise compte tenu du niveau record de cas de Covid et des nouvelles restrictions imposées par les gouvernements. Ceci suggère que la consommation des ménages pourrait se maintenir à un niveau satisfaisant et accélérer dès que les restrictions liées au variant Omicron seront levées.

Selon l’enquête de l’INSEE, en janvier 2022, le climat des affaires en France est un peu moins favorable. L’indicateur qui le synthétise perd 2 pts. A 107, il reste cependant assez nettement au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette dégradation du climat des affaires tient principalement à la nouvelle détérioration des perspectives générales dans les services.

Dans le secteur des services, le climat des affaires se détériore de nouveau, plus modérément que le mois précédent. Ce recul est surtout lié à la poursuite de la dégradation du solde d’opinion relatif aux perspectives générales du secteur.

Dans le commerce de détail, le climat des affaires se tasse également, surtout du fait des perspectives générales d’activité jugées moins favorables par les chefs d’entreprise.

Dans le commerce de gros, le climat des affaires est en légère baisse par rapport à novembre. La baisse marquée des perspectives générales d’activité est en partie contrebalancée par l’augmentation du solde d’opinion sur les livraisons reçues de l’étranger.

Dans le bâtiment, le climat des affaites reste à un niveau élevé mais se dégrade quelque peu, sous l’effet du repli des soldes d’opinion concernant l’activité récente et l’activité prévue. Les tensions sur l’appareil productif restent intenses.

Enfin, dans l’industrie, à l’inverse, le climat des affaires s’améliore un peu de nouveau, porté par le rebond des soldes d’opinion sur les carnets de commandes, et, dans une moindre mesure, par la hausse du solde sur la production passée. Les contraintes d’offre restent importantes mais les difficultés d’approvisionnement se détendent quelque peu.

Le climat de l’emploi est stable en janvier, à 110, soit bien au-dessus de sa moyenne.

Le climat des affaires est supérieur à 100 dans tous les principaux sous secteurs industriels.

Cependant, dans le secteur agro-alimentaire, le climat des affaires est en net recul. Il perd 5pts, principalement du fait d’une forte baisse du solde sur les carnets de commandes et sur les perspectives personnelles de production.

Dans les « autres industries » le climat se détériore quelque peu, tout en restant  bien au-dessus de sa moyenne. Dans ce secteur, les soldes sur les carnets de commandes comme celui sur la production à venir sont en baisse.

Le climat des affaires du secteur des biens d’équipement est stable, bien au-dessus de sa moyenne. Les soldes sur les carnets de commandes tant globaux qu’étrangers, progressent.

Enfin, dans la fabrication de matériel de transport, le climat des affaires rebondit nettement et dépasse sa moyenne.

 

Selon Goldman Sachs qui a construit son propre thermomètre de mesure des publications économiques par rapport aux attentes, les données économiques US sortent à présent sous les attentes : États-Unis -0,9, Global +0,6, Chine +1,3 et Eurozone +2,2.

Ainsi pour le logement l’indice de janvier de la NAHB (National Association of House Builders) est un peu moins optimiste et perd 1 pt à 83 du fait des hausses de coûts, mais après 4 hausses successives, il reste à un niveau élevé.

Cependant, aussi bien les mises en chantier (+1,4%) que les permis de construire (+9,1%) ont progressé en décembre.

Par contre, les ventes de logements existants ont reculé de 4,6% mais restent 15% au-dessus de leur moyenne de 2019, ceci du fait d’une offre limitée et de la hausse des taux hypothécaires.

Le prix de vente médian monte encore et, à 358 000$, est 33% plus haut qu’en février 2020.

Les indicateurs anticipés régionaux ne sont pas homogènes : l’Empire State Manufacturing (région de New York) pour janvier baisse beaucoup, -33pts à -0,7, 1ère publication négative depuis 18 mois, alors que le Philly Fed (Philadelphia Fed Business Outlook) est sorti plus ferme à 23,2 pts après un creux en décembre.

Cependant le Conference Board’s Leading Economic Index (LEI), agrégateur de 10 composants divers, a de nouveau progressé en décembre pour un 9ème mois consécutif, avec une hausse de 8 de ses 10 composants.

 

Le PIB chinois est sorti meilleur que prévu mais faible cependant pour le T4, à +4,0%. Pour l’ensemble de 2021, le PIB progresse de 8,1%.

Les autorités veulent enrayer ce ralentissement pour essayer de maintenir la croissance en 2022 autour de 5%. Pour cela elles ont commencé à prendre des décisions de support par l’intermédiaire de la Banque Populaire de Chine (PBoC) qui a par surprise baissé le loan prime rate 1an de 3,8% à 3,7% le 21 janvier après avoir réduit le Medium term Lending Facility (MLF) le 17. D’autres mesures pourraient suivre rapidement dont la réduction des réserves obligatoires des banques (Reserve Requirement Ratio RRR).

Ainsi la Chine s’engage dans une politique d’assouplissement monétaire au moment où les États-Unis y mettent fin. Cette semaine c’est l’économiste de Jefferies (Zervos) qui est passé à 4 hausses des taux attendues  en 2022, rejoignant ainsi Goldman Sachs et le consensus.

Le Global Fund Manager Survey de Michael Hartnett (BofA) ne relève encore aucune panique chez les investisseurs. Ceux-ci attendent une nette baisse de l’inflation en 2022, augmentent leur allocation en matières premières et actions, ils sortent du crédit vers les matières premières, de la croissance vers la value mais pas des actions pour aller vers les obligations ni des marchés développés vers les marchés émergents. 56% encore jugent l’inflation transitoire et 48% prévoient sa chute.

Le consensus attend une progression des BPA de 42% sur le Stoxx600 au T4 et 11% des constituants de cet indice reporteront la semaine prochaine : nous y verrons alors plus clair. Ce même consensus IBES attend 7ù de croissance des BPA en 2022 et aussi 7% en 2023. Les prochaines semaines permettront de valider ou non ces attentes.

La semaine du 13 au 19 janvier a vu un ralentissement significatif des flux de souscriptions vers les actions (11MM$ vs 30MM$), cependant l’Asie, l’Europe, le style value et les financières continuent à être recherchés ; Sur les obligations, SRI/ESG bonds et TIPS sont les gagnants.

Si nos fonds continuent à souffrir, les écarts sont moindres que durant les 15 premiers jours de l’année. L’ajustement des portefeuilles se poursuit ; ainsi FCP Mon PEA a acheté Danone, Léa pour Erasmus Mid Cap Euro a cédé après une belle performance OVH Groupe et Aymeric Axway juste avant sa mauvaise publication et Musti Group (Finlande). En face il a acheté le distributeur d’énergie Rubis et l’allemand Hornbach Holding qui exerce ses activités dans les secteurs du bâtiment, de la fabrication d’éléments de construction et de la construction, il détient aussi Hornbach Baumarkt, bricolage et jardinerie.

Bon courage à tous,

Jean-François GILLES

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