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POINT MACRO

Plus d'inflation, plus longtemps

14 février 2022

Non seulement l’inflation américaine n’a pas reculé en janvier mais elle a même atteint un nouveau plus haut depuis 1982.

Sa composition témoigne de sa diffusion de plus en plus large à tous les secteurs, y compris ceux qui ne sont touchés ni par les problèmes logistiques, ni par les hausses de salaires comme les loyers. Autrement dit, la Fed a du pain sur la planche.

Si en Eurozone aussi l’inflation frémit, la BCE n’est pas dans la même situation. Mais l’inflation, c’est comme le Covid : contagieux. On sent bien que la banque centrale européenne va être de plus en plus vigilante et sans doute même prendre les devants pour ne pas se trouver dans la situation de sa consoeur américaine.

Pour les marchés actions, la leçon des mois précédents est renforcée : davantage d’entreprises faiblement valorisées, « value » et moins, voire pas du tout de celles aux multiples élevés. 

L’inflation américaine (CPI) a donc été de 0,6% au mois de janvier alors que le consensus attendait 0,4%, amenant la hausse sur un an à 7,5%. L’inflation sous-jacente (core CPI) est également sortie à 0,6% et sur un an à 6%. Dans les deux cas, il s’agit d’un plus haut de 40 ans.

Les sous indices qui tirent cette hausse sont divers : loyers, agro-alimentaire, énergie et véhicules d’occasion.

Si des effets de base doivent amener un ralentissement de l’indice dans les mois qui viennent, elle devrait durablement restée au-dessus des objectifs de la Fed, notamment parce que les coûts de logement, qui pèsent 1/3 du CPI et 40% de sa mesure core enregistrent avec un décalage des hausses reflétant leur indexation sur l’inflation.

Les marchés de futures de taux attendent maintenant 4 hausses de taux d’ici juillet et Goldman Sachs en attend 7 sur 2022 et vise au T3 2023 un taux directeur à 2,75%.

Le niveau des Fed funds paraît inapproprié face à la combinaison d’une inflation élevée, de fortes hausses des salaires et de perspectives d’inflation à court terme élevées qui pourraient entraîner une spirale bien connue et dangereuse inflation-salaires. La Fed doit donc se montrer agressive et convaincante dans sa politique de lutte contre l’inflation pour casser cette spirale.

Cette hausse des taux a de l’impact sur les taux hypothécaires, y compris le 30 ans qui a pris 6bp la semaine dernière qui le portent à 3,95%. En conséquence la solvabilité des acquéreurs diminue et avec elle la demande de crédits hypothécaires, -8,1% pour la semaine au 4 février, ainsi que les signatures de promesses de vente, -9,6% en décembre et les demandes de refinancement chutent. Les effets attendus des hausses de taux sur certains secteurs apparaissent déjà !

Sur le front logistique il y a des signes d’amélioration. Le nombre de porte-containers en attente devant le port de Los Angeles/Long Beach était de 78 mercredi, au plus bas depuis novembre et loin des 109 d’il y a un mois. Et selon Flexport’s Ocean Timelines Indicator, le nombre de jours pour déplacer des biens d’Asie à l’Amérique du Nord, s’il reste élevé, a diminué de 7% depuis novembre. La situation est inégale selon les destinations : amélioration pour la côte ouest et New York, New Jersey, Savannah, Géorgie mais dégradation pour Baltimore, Norfolk et Charleston. 

Le Sentix Economic Index réalisé du 3 au 5 février reflète cependant une situation économique globale de boom, c’est à dire une croissance nettement plus élevée que sa moyenne historique. Il en est ainsi pour le Global Aggregate, l’Eurozone, l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche, le Japon, l’Asie ex-Japon alors que les États-Unis enregistrent un « upswing », l’Europe de l’Est un « moderate upswing » et l’Amérique Latine une stabilisation. Pour l’Eurozone les perspectives sont, à 14, au plus haut depuis juillet 2021, il en est de même pour l’Allemagne (à 15,8) et l’Amérique Latine (à 6,0).

Dans son Point de Conjoncture du 8 février, l’INSEE pour la France va dans le même sens que l’enquête Sentix.

Du fait notamment de la situation sanitaire, l’activité ralentirait début 2022, avant d’accélérer au printemps. Au total, les étalonnages issus des enquêtes de conjoncture suggèrent une progression du PIB français de 0,3% au T1, après 0,7% au T4 2021. Au T2, l’activité accélérerait (+0,6% prévu), portant l’acquis de croissance mi-2022 à +3,2% : c’est le taux de croissance annuel que l’on obtiendrait pour 2022 si l’activité restait figée aux T3 et T4 à son niveau prévu pour le T2. En niveau, le PIB se situerait au T2 1,8% au-dessus du T4 2019, un écart revu à la hausse compte tenu d’une fin d’année un peu meilleure que ce qui était anticipé.

Selon les enquêtes de conjoncture, les difficultés d’approvisionnement restent vives mais refluent quelque peu. Par contre, ce sont désormais les difficultés de recrutement qui atteignent des niveaux record. Elles concernent aujourd’hui 61% des entreprises manufacturières (contre 30% en moyenne), 54% des entreprises de services (contre 29% en moyenne) et 77% des entreprises du bâtiment (contre 59%). Ces difficultés interviennent relativement tôt dans la reprise, en lien avec le rebond de l’emploi plus rapide que prévu.

La semaine du 3 au 9 février a vu une forte collecte sur les fonds et ETF actions (+46MM$, un plus haut de 5 mois) selon EPFR Global. Si les États-Unis se taillent la part du lion (+37MM$), les flux vers l’Europe sont solides après les records de la semaine passée. Les grands bénéficiaires sur les 4 dernières semaines sont la France +4 046M$ (0,8% des AUM), l’Allemagne +2 983M$ (0,7% des AUM) et les Pays-Bas 2 070M$ (0,9% des AUM).

Les consensus des prévisions bénéficiaires FactSet sur le Stoxx600 européen et le S&P500 américain continuent d’être révisés à la hausse par les analystes financiers et, en cette période de publication, fortement pour les bénéfices des entreprises européennes. Pour le Stoxx600, sur un mois la révision des BPA 2021 est de +2,5% et pour 2022 +1,6%, pour le S&P500 , 2021 est revu de 1,7% et 2022 de 0,4%. Ces révisions portent la croissance attendue des BPA européens à 103,2% pour 2021 et à +2,2% pour 2022, et pour les américains la croissance annuelle 2021 est attendue à +55,9% et 2022 à +5,7%.

Compte tenu de ces révisions, les entreprises US se payent 20,2X leurs résultats 2022, les chinoises 15,0X, les allemandes 13,9X, les françaises 15,4X et les suisses 18,1X.

Semaine de reprise où nos fonds se sont assez bien comportés même si Erasmus Small Cap Euro enregistre un retard.

La rotation des portefeuilles continue à vive allure. C’est ainsi que FCP Mon PEA acquiert deux entreprises industrielles à prix raisonnable, Imerys (déjà dans Mid) et Michelin. Pour Erasmus Mid Cap Euro, Léa cède le verrier espagnol Verallia, achète deux banques, l’irlandaise Bank of Ireland et la catalane Caixabank ainsi que le leader mondial de l’éclairage, le néerlandais Signify (produits Phillips). Aymeric bouge aussi beaucoup le portefeuille d’Erasmus Small Cap Euro avec les sorties de Wallix sur une mauvaise publication, de Nexans et du finlandais Tokmanni pour faire place aux entrées de Bilendi qui figure parmi les leaders européens des technologies digitales et des datas, notamment pour les études de marchés, l’italien Newlat Food : pâtes alimentaires, produits laitiers et de boulangerie et une holding italienne, Salcef Group, active dans le secteur ferroviaire.

Bonne semaine à tous,

Jean-François GILLES

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