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Les commentaires de nos équipes
POINT MACRO

Mesurer l'impact

28 mars 2022

C’est la question du moment que nous traversons : quel  va être l’impact de la guerre déclenchée par la Russie sur l’économie, l’inflation, les entreprises et les marchés ?

S’il n’y a pas de doutes quant à la direction des révisions des prévisions, à la baisse pour la croissance mondiale et particulièrement européenne, à la baisse aussi pour les résultats des entreprises, à la hausse par contre pour l’inflation, l’amplitude des changements attendus par économistes et analystes est très grande.

Et la leçon de l’année 2020 et de la pandémie est toute fraîche dans nos têtes et nous rappelle que s’il est nécessaire d’être prudent dans la tempête, pour les marchés la sortie est parfois imprévisible.

Nous en sommes là : réunir les éléments pour comprendre au mieux les événements et positionner en conséquence nos investissements. Après plusieurs semaines difficiles, de premiers résultats apparaissent. 

La lecture des publications économiques n’est pas simple, l’invasion de l’Ukraine est toute récente et elle est intervenue à un moment où l’expansion européenne et mondiale était en forte reprise. L’économie est comme un paquebot, elle vire lentement.

Il en est ainsi des fameux indicateurs PMI, encore sur leur lancée du début d’année.

Selon son estimation flash, l’indice PMI composite S&P de l’Eurozone s’est replié de 55,5 en février à 54,5 en mars, indiquant ainsi un ralentissement de la croissance par rapport au sommet de 5 mois observé en février. L’indice signale néanmoins le 2ème plus fort taux d’expansion depuis novembre.

C’est dans l’industrie manufacturière que le repli de la croissance a été le plus marqué, la production ayant été freinée par un fort ralentissement de la croissance des nouvelles commandes. Tiré à la baisse par une chute des exportations, la 1ère depuis 21 mois, le taux d’expansion des ventes a affiché son plus faible niveau depuis juillet 2020. Les fabricants automobiles ont été particulièrement touchés par la crise actuelle, leurs volumes de production étant repartis à la baisse au cours du mois, tandis que l’activité a quasiment stagné chez les fabricants de produits chimiques et de certaines matières de base telles que les métaux et le papier.

La croissance de l’activité et des nouvelles affaires a également ralenti dans les services, freinée par la baisse de la demande en provenance de l’étranger. Les taux d’expansion, qui s’étaient fortement redressés le mois précédent, ont toutefois conservé des niveaux nettement supérieurs à leurs moyennes grâce à un nouvel assouplissement des mesures sanitaires.

Principale conséquence de la guerre sur l’économie de l’Eurozone, les prix se sont envolés en mars, la grande majorité des entreprises imputant la hausse de leurs coûts à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

La guerre en Ukraine et les sanctions imposées à la Russie ont exacerbé les tensions d’approvisionnement. Après s’être légèrement atténuées en février, les difficultés d’approvisionnement se sont intensifiées en mars, les délais de livraison connaissant un fort ralentissement.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a également entraîné un fort repli de la confiance des entreprises. L’indice PMI des perspectives d’activité s’est replié à son plus faible niveau depuis octobre 2020.

Malgré le repli de la confiance et l’affaiblissement de la hausse des nouvelles affaires, la croissance de l’emploi s’est poursuivie en mars, les entreprises ayant tenté de remédier aux pénuries actuelles de main d’œuvre. Les embauches se sont ainsi accélérées pour un 3ème mois consécutif, le taux de création de postes ayant atteint son plus haut niveau depuis novembre. Les hausses d’effectifs se sont renforcées dans les services mais ont ralenti dans le manufacturier.

A contre courant de la tendance générale, la croissance de l’activité s’est accélérée en France et a affiché son rythme le plus soutenu depuis juillet. Le regain d’expansion de l’activité des services et le raffermissement de la demande  intérieure ont compensé le fort ralentissement de la croissance manufacturière et la baisse marquée des ventes à l’export.

En Allemagne en revanche, la croissance de l’activité a ralenti, affaiblie par le repli de l’expansion manufacturière et des services ainsi que par une baisse du volume des exportations.

Enfin, l’expansion a également ralenti dans le reste de l’Eurozone et a affiché son rythme le plus faible depuis un an.

Ces PMI reflètent à la fois une résilience inattendue mais une incertitude qui s’est fortement accrue.

C’est l’indication aussi de l’enquête de la Commission Européenne sur la confiance des ménages qui plonge de 10 pts en mars, au plus bas depuis mai 2020, reflétant la crainte que suscite l’invasion de l’Ukraine.

Les indicateurs nationaux sont à l’avenant.

Pour l’Allemagne, l’indice IFO chute de 98,9 en février à 90,8 en mars, la chute provenant des perspectives qui enregistrent leur plus important recul mensuel depuis la création de l’enquête alors que les conditions actuelles sont quasiment stables.

En France, le climat des affaires mesuré par l’INSEE perd 6 pts et se dégrade nettement. A 107 il se situe toutefois bien au-dessus de sa moyenne. Sa dégradation provient principalement de l’industrie. Le climat de l’emploi est stable a un niveau élevé (113), le recul prévu des effectifs dans l’industrie est contrebalancé par la hausse des effectifs dans le commerce de détail.

Aux États-Unis, l’indicateur S&P flash US PMI composite, à 58,5 vs 55,9 en février, atteint un plus haut de 8 mois, avec une bonne surprise sur le manufacturier (56,5 vs 52,5) qui progresse plus que les services.

Là aussi, le point noir est l’inflation à venir alors que les créations d’emplois sont au plus haut depuis 1 an et que le moral des chefs d’entreprise reste bon.

Reflétant les tensions sur l’emploi, les inscriptions hebdomadaires au chômage publiées jeudi, à 187K, sont à leur plus bas niveau depuis septembre 1969.

Par contre, le sentiment des consommateurs mesuré par l’Université du Michigan a reculé de 3,4pts en mars à 59,4 alors que leurs attentes en matière d’inflation à un an montent beaucoup à 5,4%, c’est leur niveau le plus élevé depuis 1981.

Ce sont sans doute inflation et taux, le taux hypothécaire 30 ans a monté de plus de 1,30% depuis fin 2021, qui entraînent le ralentissement des ventes résidentielles.

Pour les maisons existantes, -4,1% en février et c’est le 4ème mois consécutif de recul.

Pour les maisons neuves, recul de 2% en février. Le prix médian d’un logement vendu chute à 401K$ en février mais reste en hausse de 10,7% sur un an. Par contre le prix moyen d’un logement monte à un record de 511K$, en hausse de 25,4% sur un an.

Selon EPFR Global, la collecte sur les ETF et Fonds actions est moins bien orientée. Sur la semaine du 17 au 23 mars, décollecte sur les actions (-2,2MM$), stabilité sur les obligations, belle collecte sur le monétaire (+13,2MM$) et sur les commodités (+20,8MM$).

Pour les actions européennes, si la Suède (+123M$) et la Suisse (+271M$) s’en sortent, France (-328M$), Grande-Bretagne (-276M$) et Allemagne (-224M$) sont en décollecte. Décollecte aussi sur la Value (-5,9MM$) alors que l’ESG/ISR (+2,6MM$), la Santé (+775M$) et la Tech (+604M$) collectent.

Pour la 1ère fois, les consensus de BPA pour 2022 et 2023 ont été révisés à la baisse la semaine dernière, 2022 d’un modeste 0,1%, une baisse sur les Financières étant presque compensée par une hausse sur l’Energie. La révision sur 2023 est plus vive, -0,5% avec des coupes sur les Financières et l’Automobile. Les attentes sur les BPA 2022 restent à +9%, venant de +7% début janvier, et pour 2023 à 6,6%. Le taux de révision sur un mois (Earnings Revision Ratio ERR), à -5%, devient négatif pour la 1ère fois depuis octobre 2020. Le multiple à 12 mois des BPA est à 13,7X, en hausse par rapport aux 12,7X du début du mois mais il reste en très forte baisse par rapport aux 18,3X atteint en juillet 2020.

Semaine correcte pour nos fonds, en ligne avec leurs références sauf Erasmus Small Cap Euro qui fait mieux et rattrape une partie de son retard.

Deux mouvements dans Erasmus Mid Cap Euro : Léa vend Krones et achète une autre entreprise allemande, Salzgitter, producteur d’acier et de produits sidérurgiques.

Bonne semaine à tous,

Jean-François GILLES

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