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POINT MACRO

Fed : +0,50% cette semaine

2 mai 2022

Les niveaux d’inflation sont trop élevés, même si la publication du PIB pour le 1er trimestre semble indiquer que l’économie américaine ralentit nettement et connaît une légère contraction, la Fed lors de sa réunion du 4 mai ne peut pas faire autrement que d’accélérer son resserrement monétaire, les marchés financiers attendent 50bp, certains même 75bp.

Pour la BCE, la 1ère hausse des taux sera plutôt au T3. Elle aussi confrontée à l’inflation, elle doit gérer en parallèle le risque résultant de l’invasion de l’Ukraine et des sanctions en résultant qui pourraient mettre à mal le rebond économique en cours. Les chiffres du T1 montrent d’ailleurs qu’une croissance forte est loin d’être acquise.

Les marchés attendent la Fed, mais leur réaction peut être inattendue : l’idée que la hausse des taux va être un frein à la croissance peut être contrecarrée par celle que la banque centrale fait son devoir pour le retour à une croissance saine.

L’économie de l’Eurozone a connu une faible croissance au T1 (0,2%), les PIB espagnol et belge ont progressé de 0,3%, l’allemand de seulement 0,2% alors que l’économie française a stagné et que l’économie italienne s’est contractée de 0,2%. Bonnes surprises pour l’Autriche +2,5% et le Portugal +2,6%. Il ne faut pas oublier que 2022 s’était engagé avec encore des restrictions sanitaires qui, comme l’inflation, ont pesé sur la consommation.

Celle-ci est montée à 7,5% en avril, mais l’inflation sous jacente est plus modérée à 3,5% alors que la pression des prix de l’énergie va commencer à faiblir. Pour le moment, s’il est évident que la hausse des prix des intrants et des prix de production est passée sur le consommateur, les effets de second tour sur les salaires semblent limités. Tout indique à ce stade que l’effet de base des prix de l’énergie devrait entraîner un recul significatif de l’inflation d’ici la fin de l’année, plus encore sur 2023 où elle pourrait retourner progressivement sous les 2%, mais ce raisonnement rationnel est accompagné d’une grande incertitude compte tenu de l’effet majeur que le conflit avec la Russie peut avoir sur les prix de l’énergie.

Ces données d’inflation sont cependant un challenge pour la BCE. Comme sa consoeur américaine et en dépit de l’agression de la Russie, pour soutenir la confiance des ménages elle va devoir prioritiser la stabilité des prix à un moment où le soutien à l’économie deviendra plus nécessaire. La BCE pourrait cesser son « quantitative easing » dès le mois de juin et procéder à plusieurs hausses des taux (75bp ?) d’ici la fin de l’année.

C’est l’Allemagne, compte tenu de l’importance de son secteur industriel, qui devrait le plus subir les conséquences de l’invasion de l’Ukraine et cela commence à se sentir dans les publications.

Ainsi, l’enquête Gf sur la confiance des consommateurs a fortement reculé pour le 2nd mois consécutif. Les perspectives de croissance économique, de revenus et de propension à dépenser baissent fortement. Aussi, à -26,5pts, l’enquête GfK atteint un plus bas historique, bien au-dessous du précédent plus bas touché au printemps 2020 durant le 1er confinement. Une augmentation notable de la propension à épargner, au plus haut depuis 13 ans, renforce ce constat.

L’indicateur anticipé IFO, très fiable, est un peu plus rassurant. Après avoir plongé en mars (90,8), il a rebondi modestement en avril (91,8) alors que le consensus Reuters attendait un nouveau recul (89,1). La situation actuelle passe de 97,0 en mars à 97,2 en avril et les perspectives de 85,1 à 86,7. L’IFO perspectives reste faible et il ne l’a été davantage qu’en deux occasions : la crise financière 2008/09 et au top de la pandémie au printemps 2020.

Aux États-Unis, la 1ère contraction du PIB depuis la pandémie fait ressortir les craintes de récession. Cependant le détail de la publication est plus rassurant que le chiffre de la croissance.

A -1,4% de croissance annualisée au T1, le PIB est sorti pire qu’attendu, à cause notamment d’un très fort déficit du commerce extérieur, d’une faiblesse des stocks et d’un ralentissement des dépenses publiques. Par contre la consommation des ménages reste forte ainsi que l’investissement des entreprises.

En dépit de la hausse des prix, la consommation des ménages est restée sur une bonne tendance en mars, avec une accélération de la reprise dans les services.

D’ailleurs le poral des ménages a rebondi en avril à 65,2 (+5,8pts), 1ère hausse de l’année mais cependant encore bien en-dessous du niveau de janvier. Cette hausse vient des perspectives (+8,2pts) elles-mêmes tirées par l’amélioration attendue (+18,3%) des finances personnelles des ménages.

Les ventes de maisons neuves reculent en mars de 8,6%, avec un prix médian de 437K$, +21,4% sur un an, et un prix moyen de 524K$, +26,2% sur un an. Ceci reflète une composition des ventes évoluant vers les biens les plus chers.

Les demandes de crédits hypothécaires continuent également de diminuer, que ce soit les nouveaux crédits (-7,6%) ou les demandes de refinancement (-9,0%), sous l’effet de la hausse rapide des taux hypothécaires, +200bp depuis le début de l’année, qui atteignent aujourd’hui 5,11% pour le 30 ans, au plus haut depuis avril 2010.

Recul du consensus IBES sur le Stoxx600 européen cette semaine, -0,3% pour 2022 et -0,2% pour 2023. Les attentes pour 2022 sont à +11,6% pour les BPA et +11% pour le chiffre d’affaires, pour 2023 les attentes de BPA sont à +538%. Le multiple à 12 mois est à 13,2X. Au niveau secteur, révision à la baisse pour le secteur assurances (-1,8%) et à la hausse pour l’énergie (2,6%) et les produits de base (1,0%).

Dans cette semaine de recul des marchés, Erasmus Small cap Euro tire son épingle du jeu, FCP Mon PEA est proche du CAC40 et Erasmus Mid Cap Euro recule un peu plus, touché notamment par un possible changement réglementaire en Allemagne qui affecterait la société d’énergies renouvelables Verbio Vereins (-20%).

Un seul mouvement à vous signaler, l’achat pour FCP Mon PEA du teinturier Elis déjà détenu par Léa dans Mid Cap, et qui devrait bénéficier d’une meilleure saison touristique et de la bonne tendance de l’hôtellerie restauration.

Bonne semaine à tous,

Jean-François GILLES

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