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POINT MACRO

3 x 50bp : Powell prévient les marchés

9 mai 2022

Jerome Powell a indiqué qu’à ce jour une hausse des taux de la Federal Reserve de 75bp était écartée. Par contre, après la hausse de 50bp du 4 mai, il en a laissé prévoir 2 autres en juin et juillet. Nous partirons donc en vacances avec les taux directeurs de la banque centrale américaine à 2%.

C’est ce qui explique la réaction des marchés, les séances des 5 et 6 mai, car la réaction initiale nous a semblé bien incongrue.

Et après ?

Après, l’horizon compte beaucoup trop d’aléas pour qu’il soit possible de faire des prévisions solides. Quelles seront les évolutions des prix de l’énergie, de l’inflation ou du conflit en Ukraine ?

La stabilisation des marchés ne peut venir que d’une meilleure visibilité sur ces points. Leur rebond arrivera lorsque la conviction se répandra chez les investisseurs que non seulement la Fed fait son travail mais que celui-ci porte ses fruits.

 

Le compte rendu du FOMC et la conférence de presse du chairman Jerome Powell insistent sur le degré élevé d’incertitude sur la trajectoire de l’inflation et l’activité économique à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ces événements, comme les nouveaux confinements en Chine, exercent de nouvelles pressions sur les prix et créent de nouvelles perturbations sur les chaînes logistiques.

En conséquence, Jerome Powell s’est concentré sur le court terme, seul horizon visible, en pré annonçant une nouvelle hausse des taux de 50bp en juin, suivie d’une 3ème en juillet. De même il a exclu pour le moment une hausse de 75bp.

Pour la suite, les marchés de futures reflètent aujourd’hui 3 hausses de 25bp d’ici la fin de l’année. Ceci porterait le taux directeur de la Fed à 2,75% en fin d’année et justifie pleinement la hausse des Treasuries 10 ans qui terminent la semaine à 3,14%.

A côté de son action sur les taux, la Fed a également exposé son plan de réduction de la taille de son bilan : à partir du 1er juin, pour 3 mois 47,5MM$/mois, 30MM$ de Treasuries et 17,5MM$ de MBS (Mortgage Backed Securities), puis un rythme de 95MM$/mois, 60 de treasuries et 35 de MBS.

Il faut rappeler à ce sujet que lors de sa conférence de presse suivant la réunion du FOMC de mars, Jerome Powell avait indiqué que la réduction du total du bilan de la Fed cette année pourrait être l’équivalent d’une hausse de son taux directeur de 25bp : on y est !

Cette semaine, les indicateurs d’activité publiés aux États-Unis ont été bons : le S&P US Manufacturing PMI final est monté de 58,8 en mars à 59,2 en avril et si l’ISM des services a reculé, il reste à 57,1 en avril largement en zone d’expansion et 17 des 18 sous secteurs qui le composent sont en croissance. Pour les chefs d’entreprises américains, les principaux problèmes de l’heure restent l’embauche de personnel qualifié et les pressions sur les prix.

C’est ce qu’ont confirmé les deux enquêtes sur l’emploi publiées cette semaine.

Le rapport JOLTS (Job Openings and Labor Turnover Statistics) confirme les tensions sur le marché du travail où le déséquilibre entre offres et demandes d’emplois persiste. Les offres d’emplois et les démissions atteignent de nouveaux records en mars. A 11,55 millions, les offres d’emplois sont 65% au-dessus de leur niveau pré-pandémie et les démissions sont 32% au-dessus de leur niveau de fin février 2020. Le ratio offres d’emplois/chômeurs est à 1,9, niveau record qui reflète l’extrême tension du marché du travail.

Le rapport mensuel sur l’emploi d’avril du Bureau of Labor Statistics nous dit la même chose avec 428K créations de postes. Autre bonne nouvelle, le salaire horaire moyen semble ralentir et progresse de 0,3% sur le mois et 5,5% sur un an. Le taux de chômage reste à 3,6%.

Ce sont ces bons chiffres d’activité et d’emploi qui permettent à la Fed d’espérer que les mesures sévères qu’elle doit prendre pour lutter contre une inflation dangereuse ne conduiront pas à une contraction/récession mais à un atterrissage en douceur (soft landing).

A 55,8 en avril contre 54,9 en mars, l’indice PMI S&P composite de l’Eurozone signale un renforcement de la croissance et la plus forte hausse mensuelle de l’activité depuis septembre 2021.

Ce redressement masque toutefois dd fortes divergences de tendance à l’échelon sectoriel, l’activité ayant fortement augmenté dans les services mais n’ayant que très légèrement progressé dans le manufacturier.

Les données par pays indiquent que c’est en France (57,6 plus haut de 51 mois) que la croissance de l’activité a été la plus marquée. La hausse de l’activité s’est également accélérée en Espagne (55,7) et en Italie (54,5) tandis qu’elle a ralenti en Allemagne (54,3).

Le volume des nouvelles affaires a fortement progressé, à un rythme plus soutenu qu’en mars, à la faveur d’une nouvelle amélioration de la demande sous jacente dans l’Eurozone.

La croissance du volume des nouvelles affaires s’est exclusivement appuyée sur un renforcement de la demande sur les marchés intérieurs, les ventes à l’export ayant diminué pour un 2ème mois consécutif.

La forte croissance de l’emploi, observée depuis le milieu de l’année 2021, s’est poursuivie en avril, les effectifs ayant enregistré leur plus forte hausse depuis 5 mois.

Malgré les nouvelles embauches, les contraintes de capacité ont perduré en avril comme en témoigne une 14ème hausse mensuelle consécutive du volume du travail en cours. Le taux d’accumulation des affaires en attente s’est en outre légèrement redressé.

Recul du taux de chômage en Europe à un nouveau plus bas en mars de 6,8% vs 6,9% en février, le nombre de chômeurs baissant de 76 000, et la force de travail employée est désormais légèrement supérieure à son nombre pré-pandémie. Un nombre élevé d’entreprises mentionne un manque de main d’œuvre affectant la production. Pour le moment, et malgré le marché du travail tendu et une inflation en hausse, il n’y a pas de signes de dérapage des salaires.

L’Economic Sentiment Index (ESI) de la Commission Européenne a vu un recul de 1,7pt de la confiance en avril qui l’amène à 105, un plus bas de 12 mois. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, les difficultés logistiques nouvelles et la pression des prix des matières premières et de l’énergie altèrent la confiance des ménages comme des entreprises.

Pour la France, le S&P PMI composite s’est donc redressé de 56,3 en mars à 57,8 en avril, signalant la plus forte croissance de l’activité depuis le début de l’année 2018, tendance principalement reflétée par le dynamisme du secteur des services.

Cherchant en conséquence à renforcer leur capacité opérationnelle, les entreprises françaises ont rehaussé le niveau de leurs effectifs en avril. La croissance de l’emploi s’est ainsi accélérée pour atteindre un sommet de 6 mois.

Selon EPFR Global, 4ème semaine de décollecte sur les OPCVM et ETF actions, avec une modeste collecte sur les marchés émergents (+355M$) mais une décollecte sur les États-Unis (-1,1MM$) et l’Europe (-3,8MM$) qui touche aussi bien growth que value, les financières, la technologie comme les fonds rendement.

Avec environ la moitié de entreprises composant le Stoxx600 qui ont publié leurs résultats du T1, 67% ont fait mieux que le consensus pour les BPA et 76% pour les chiffres d’affaires. Ce sont les niveaux de bonnes surprises les plus élevés depuis 10 ans.

La semaine dernière le consensus IBES de BPA 2022 et 2023 sur le Stoxx600 ont été revus à la hausse de 0,9% et 0,8% respectivement. Bien que l’énergie et les matières premières contribuent pour 40% des révisions, les autres secteurs sont également revus significativement. Les attentes depuis début janvier sont passées de +7% à +11,9% pour 2022, elles sont à +5,7% pour 2023. L’Earnings Revision Ration (ERR) du mois s’améliore également d’un plus bas de -25 début avril à -7 aujourd’hui. Ces révisions à la hausse amènent le multiple 12 mois à 13X.

Cette semaine nos fonds ont mieux résisté que leurs indices, en particulier Erasmus Small Cap Euro (-2,8% vs -3,5%), de par leur poche de liquidités et notre stratégie défensive/pricing power.

FCP Mon PEA a cédé Hermès qui pourrait voir sa valorisation affectée par les hausses de taux à venir, et Crédit Agricole avant sa publication, les banques ne pèsent plus que 5,4% de l’actif de notre fonds. Léa a également cédé une banque pour Erasmus Mid Cap Euro, Rothschild & Co et elle a acheté Ubisoft Entertainment qui pourrait faire l’objet d’une opération. Pas de changements pour Erasmus Small Cap Euro.

 

Bonne semaine à tous,

Jean-François GILLES

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