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POINT MACRO

Fed : une action forte mais plus brève ?

30 mai 2022

Les marchés actions s’éloignent de leurs points bas récents. Si la tendance depuis le début du mois est plus favorable aux indices européens (CAC+1,1%, S&P-1,5%) le momentum est désormais du côté américain.

Le rebond s’explique par plus d’optimisme sur les risques actuels : escalade du conflit avec la Russie, levée des restrictions en Chine et résilience de la croissance américaine.

Ces éléments sont bienvenus mais il ne faut pas crier victoire trop vite, le rebond a eu lieu dans des marchés creux du fait de l’Ascension en Europe et du Memorial day aux États-Unis.

Cependant plusieurs publications américaines sont de réelles bonnes surprises. D’une part la tenue de la consommation des ménages qui continue de croître en volume et d’autre part la mesure de l’inflation PCE à 0,2% en avril vs 0,9% en mars alors que l’inflation sous jacente est stable à 0,3%. Si ces tendances étaient confirmées, la Fed pourrait lever le pied à la fin de l’année, réduisant les risques de récession. 

  1. Après la bonne surprise de l’indice allemand IFO (23/05), qui s’est élevé à 93,0 en mai après 91,8 en avril, alors que le consensus attendait un repli à 91,4, l’indice PMI flash composite S&P pour l’Eurozone, s’il se replie en mai à 54,9 vs 55,8 en avril, montre que la croissance de l’Eurozone demeure solide, portée par le dynamisme du secteur des services alors que les tensions sur les prix semblent s’atténuer.
  2. C’est en France que la croissance a été la plus marquée à 57,1 vs 57,6 en avril. Une nouvelle hausse soutenue de l’activité des services s’est accompagnée d’une augmentation plus modeste de la production. Le taux d’expansion s’est maintenu à son 2ème niveau le plus haut depuis juin 2021.
  3. Parallèlement, en Allemagne, si la croissance a été moins soutenue qu’en France, elle s’est toutefois légèrement accélérée par rapport à avril et a affiché un rythme proche de sa moyenne affichée sur les 4 premiers mois de 2022.
  4. Dans le reste de la région, la croissance de l’activité s’est également poursuivie mais à son plus faible rythme depuis 4 mois.
  5. La croissance de l’emploi s’est accélérée et a affiché un rythme élevé tant dans les services que dans l’industrie, les hausses d’effectifs ayant été d’ampleur similaire dans les 2 secteurs. Le taux de création de postes a atteint son plus haut niveau depuis 2007 dans les services.
  6. Les données monétaires de la BCE pour avril montrent une accélération inattendue de la croissance du crédit à 5,3% vs 4,6% en mars, tirée par les crédits aux entreprises (4,5% vs 3,5% en mars) et une bonne tenue des prêts aux ménages (4,4% vs 4,3%).
  7. Christine Lagarde, présidente de la BCE, a communiqué de façon explicite sur les décisions probables à venir de la banque centrale : fin des achats d’actifs en juillet, hausses des taux de 25bp lors des réunions des 21 juillet et 8 septembre.
  8. En France, selon l’INSEE (24/05), le climat des affaires est stable. A 106 il reste bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Le climat de l’emploi se dégrade légèrement et perd un point à 110, il reste lui aussi bien au-dessus de sa moyenne.
  9. Toujours selon l’INSEE (25/05) la confiance des ménages en France continue de diminuer (86), mais moins fortement qu’en mars et avril. Toutefois, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage baissent, le solde correspondant diminue de 4 pts et demeure à un niveau très bas.
  10. Aux États-Unis, en dépit de l’inflation la consommation est restée forte en avril. Après une progression de 0,5% en mars, elle s’élève de 0,7% en avril.
  11. La bonne surprise de la semaine aux États-Unis est donc l’inflation PCE, la mesure privilégiée par la Fed. Hausse mensuelle de 0,2% portant l’évolution annuelle à 6,3%, reflétant largement le recul des prix de l’essence de 5,8% sur un mois. Ce recul devrait être effacé par un rebond de ces prix en mai. Par contre, l’inflation PCE sous jacente, 0,3% en avril, fait passer son niveau sur un an de 5,2ù à 4,9%, au plus bas depuis décembre. Et sur 3 mois annualisés son niveau est maintenant de 4%, le plus faible depuis septembre 2021.
  12. Le moral des consommateurs mesuré par l’Université du Michigan (27/05) chute de 6,8pts en mai à 58,4. C’est son plus faible niveau depuis août 2011. Les consommateurs sont plus pessimistes tant sur les conditions actuelles (-6,1pts à 63,3) que sur les perspectives (-7,3pts à 55,2).
  13. Trois publications sur l’immobilier confirment son ralentissement aux États-Unis. Le 24/05, les ventes de maisons neuves sont en recul pour le 4ème mois consécutif, à leur plus faible niveau depuis la fin du confinement. Le 25/05, nouvelle chute des demandes de crédits hypothécaires au plus bas depuis décembre 2018. Et le 26/05, ce sont les reventes de maisons qui reculent pour le 6ème mois consécutif. La photo sur le secteur est claire !
  14. En Chine, la situation semble s’améliorer. Les règles de confinement ont commencé à s’assouplir de façon graduelle et Shanghai devrait revenir à un fonctionnement normal début juin. Les baisses de taux engagés par la PBoC, taux à 1 an et surtout à 5 ans qui régit les taux immobiliers, devraient relancer la demande domestique, d’autres baisses de taux devraient avoir lieu au T3. Ceci est facile pour la Chine qui n’est pas touchée par l’inflation (+1,5% y/y) car elle achète son pétrole à la Russie avec un discount de 30%. Les autorités ont pris de nombreuses mesures de relance qui devraient entrer en force au S2, notamment en faveur des investissements en infrastructures.
  15. EPFR Global a enregistré un fort rebond dans les souscriptions aux fonds et ETF actions (+21MM$) pour la semaine du 19 au 25 mai, mais essentiellement sur les actions américaines (+22MM$) car les rachats continuent, toutefois à un rythme très modeste, sur toutes les autres zones à l’exception de la Chine (+602M$), Hong-Kong (+98M$), Mexique (+74M$) et Suisse (+457M$). La technologie, la santé, la consommation discrétionnaire et les financières mènent la collecte.
  16. Révision à la hausse pour les BPA du Stoxx600 par le consensus IBES : +0,5% pour 2022 et +0,4% pour 2023 sur la semaine, l’énergie et les banques comptant pour 60% des révisions. Les attentes pour 2022 sont désormais à +14% et à +4,5% sur 2023 et le multiple à 12 mois est à 12,4X. Au niveau sectoriel, l’énergie, les banques et l’automobile  continuent de voir de fortes révisions à la hausse (+1,4%, 1,1% et 1,1% respectivement) alors que la santé voit sa plus forte dégradation depuis octobre 2020 (-1,7ù). Les BPA des services publics (utilities) voient une révision record (2ù) et le secteur devrait connaître d’autres révisions favorables par rapport au marché compte tenu de son momentum.
  17. Forte semaine de rebond pour nos fonds actions, de 2 à 3%, avec les réserves d’une fin de semaine affectée par le long week-end et la faiblesse des volumes qui en découle.
  18. Pour FCP Mon PEA, cession de la société immobilière Gecina, Léa pour Erasmus Mid Cap Euro cède le distributeur belge Colruyt et achète Aixtron, fournisseur allemand d’instruments de déposition pour l’industrie des semi-conducteurs. Deux lignes en moins pour Aymeric sur Erasmus Small Cap Euro avec les cessions de Kaufman & Broad et de l’italien Newlat Food.

Bonne semaine à tous,

Jean-François GILLES

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