Les commentaires de nos équipes
POINT MACRO
Plus d’inflation, Plus de hausses des taux
L’inflation de l’Eurozone ne ralentit pas : elle accélère. En mai, les prix continuent de progresser rapidement, +0,8% en glissement mensuel et +8,1% annuel, portés par les prix de l’énergie, ils sont une fois de plus sortis supérieurs aux attentes.
Lors de sa réunion jeudi prochain la BCE doit décider de sa stratégie et acter les hausses de taux directeurs à venir. Le débat est vif entre ses membres, mais la tendance est claire pour tous : il devra y avoir davantage de hausses des taux, ou de plus grande ampleur, que ce qui était attendu il y a un mois et 50bp sont possibles en juillet et/ou septembre.
Face au ralentissement économique qui prend forme, ce sera un nouveau coup de frein à l’activité, mais le sentiment d’urgence est manifeste à la BCE et priorité sera donnée à la lutte contre l’inflation.
- En Eurozone, l’inflation de mai est donc sortie (31/5) à 8,1% après 7,4% en avril, consensus à 7,7%. Les prix de l’énergie tirent toujours à 39,2ù sur une an après 37,5% en avril, mais l’inflation sous jacente monte aussi, 4,6% vs 4,1% en avril.
- La France, qui tire bénéfice de la part nucléaire importante de son énergie, est moins touchée (5,8%) que l’Allemagne (8,7%) ou l’Italie (7,3%).
- Cette semaine sont intervenus de nombreux décideurs de la Si, sans surprise, les gouverneurs des banques d’Autriche et des Pays-Bas souhaitent des hausses de taux fortes et rapides, on a relevé l’inflexion dans ce sens de Mme Lagarde, de Mr Villeroy de Galhau ou encore de Mr Kazimir, gouverneur de la banque de Slovaquie et qui peut sans aucun doute être classé parmi les colombes.
- Ainsi Bank of America (BofA) (3/6) attend désormais 150bp de hausse du taux directeur cette année en Eurozone dont 50bp en juillet et en septembre.
- Cependant les indices PMI (3/6) font de la résistance : pour mai ils glissent mais moins qu’attendu à 54,8 vs 55,8 en avril. C’est toujours un niveau solide qui reflète une croissance décente.
- Les services, 56,1 après 57,7 en avril, continuent d’indiquer une croissance forte, alors que celle de l’industrie faiblit, toujours affectée par les hausses de coûts et les problèmes logistiques.
- Après 54,3 en avril, le PMI allemand baisse à 53,7 en mai, derrière la France (57) et l’Espagne (55,7) mais devant l’Italie (52,4).
- La croissance de l’emploi s’est accélérée en mai, notamment en France où elle a affiché son rythme le plus soutenu depuis 4 ans ½.
- Une bonne nouvelle qui entraîne (1/6) la stabilité du taux de chômage à son niveau le plus bas : 6,8% en avril comme en mars.
- C’est sans doute une des raisons de la tenue meilleure qu’attendu du sentiment économique (ESI Economic Sentiment Indicator) mesuré par la Commission Européenne (30/5) à 105 en mai vs 104,9 en avril. Il est intéressant de noter que les ménages ont moins de craintes sur l’inflation, enfin un peu moins.
- Aux États-Unis, le rapport sur l’emploi de mai (3/6) a été aussi une bonne surprise avec 390K créations d’emplois.
- La hausse des salaires semble se modérer à 0,3%m/m et 5,2% sur un an. Cependant, des poches de faiblesse apparaissent dans la distribution alors que les services, loisirs, hôtellerie, créent beaucoup d’emplois.
- Le rapport JOLTS, Job Openings & Labor Turnover Statistics) (1/6) envoie le même message. Après avoir touché un plus haut historique en mars à 14,8M d’offres d’emplois, le chiffre d’avril est élevé (14,4M) mais en retrait et il y a aussi un peu moins de démissions : vers une normalisation ?
- L’ISM des services (3/6) bien qu’en recul à 55,9 en mai vs 57,1 en avril, est fermement en territoire d’expansion, avec notamment un renforcement des nouvelles commandes.
- L’indice de confiance des consommateurs du Conference Board (31/5) recule de 2,2pts à 106,4, sous le poids de l’inflation qui s’étend et des incertitudes géopolitiques. Recul modeste mais aussi bien de la situation actuelle que des perspectives.
- Le rebond boursier récent a reposé sur la rechute des taus réels avec des anticipations moins agressives quant au rythme du resserrement monétaire. Ces anticipations semblent avoir été démenties par les banques centrales cette semaine et nous attendons la BCE le 9 juin.
- Nous conservons notre stratégie car nous pensons que les hausses de taux de juin (Fed), juillet et septembre (Fed, BCE) sont certaines. Il nous semble prématuré de devenir plus agressif.
- Les consensus IBES a révisé à la baisse cette semaine ses attentes sur les BPA du Stoxx600 pour 2022 (-0,3%) et 2023 (-0,2%). Sur 2022, les attentes de BPA sont à +14,1% et à 4,6% pour 2023 et le multiple à 12 mois est à 12,7X.
- Belle performance de nos fonds cette semaine qui font mieux que leurs indices de référence respectifs, notamment Erasmus Mid Cap Euro.
- Un seul mouvement à signaler, la vente par Aymeric pour Erasmus Small Cap Euro de l’entreprise Derichebourg à la suite de la prise de participation que nous n’avons pas comprise dans
Bonne semaine à tous,
Jean-François GILLES