Les commentaires de nos équipes
POINT MACRO
La Fed veut restaurer la stabilité des prix
La Fed n’orchestre pas une récession, elle remplit sa première mission : protéger les ménages américains de l’inflation.
Son message est sans aucune ambiguïté, les révisions de ses prévisions de croissance, d’inflation et des taux directeurs, ainsi que la conférence de presse de Jerome POWELL montrent que son objectif principal est la stabilité des prix. Pour y parvenir le moindre risque est un atterrissage en douceur mais il y a aussi désormais un risque réel de récession au cours de 2023.
Evidemment, cela ne peut pas plaire aux marchés financiers, au moins à court terme, tant que cette politique monétaire restrictive n’aura pas produit ses premiers résultats : espérons qu’ils arriveront plus vite que le ralentissement qu’elle va provoquer.
- Lors de sa réunion des 14-15 juin, le comité de la Federal Reserve américaine s’est prononcé pour une hausse de son taux directeur de 75 bps, la plus forte depuis 1994.
- Son chairman, Jerome POWELL, a pré-annoncé une nouvelle hausse de 75 ou 50 bps en juillet à sa prochaine réunion.
- D’ici la fin de l’année, les gouverneurs de la Fed pensent que ce taux devrait monter au moins à 3% et à 3.5% en 2023.
- Dans le même temps, ils révisent leurs prévisions de croissance pour les Etats-Unis de 2.8% à 1.7% pour 2022, de 2.2% à 1.7% pour 2023 et de 2% à 1.3% pour 2024. L’inflation est revue à la hausse de 4.3% à 5.2% pour 2022, de 2.7% à 2.5% pour 2023 et de 2.3% à 2.2% pour 2024.
- Les indicateurs anticipés continuent d’être contradictoires mais penchent plutôt du côté ralentissement : le Leading Economic Index du Conference Board décline de 0.4% en mai, comme en avril, c’est son 4ème recul des 5 derniers mois, l’Empire State Manufacturing de la Fed de New York rebondit d’un très faible -11.5 en mai à -1.2 en juin et le Philly Fed Manufacturing recule de 6 pts à -3.3 en juin, au plus bas depuis mai 2020.
- L’immobilier résidentiel confirme sans ambiguïté son ralentissement. En mai, recul des demandes de permis de construire, recul des mises en chantier et l’indicateur de NAHB (National Association of Home Builders) montre que le pessimisme de la profession s’élargit avec un 6ème recul consécutif.
- La BCE, qui n’avait pas convaincu la semaine dernière en n’abordant pas le sujet du risque de fragmentation dans l’Eurozone a tenu une réunion exceptionnelle le 17/06 à l’issue de laquelle elle a indiqué construire des outils pour faire face au problème.
- En Allemagne, l’indicateur ZEW (14/6) rebondit en juin, comme le Sentix la semaine précédente, tant pour les conditions actuelles que pour les perspectives qui restent cependant en territoire vraiment négatif.
- En Allemagne encore, l’inflation de mai, en hausse de 0.5% en avril, à 7.9% est au plus haut depuis le début des années 1970.
- Dans son point sur la conjoncture française à début juin 2022, la Banque de France estime, dans un contexte toujours très incertain, que la progression du PIB pour le T2 s’établirait autour de 0.25% par rapport au trimestre précédent.
- Le pire des confinements est probablement derrière nous en Chine où l’activité, après s’être contractée en avril s’est stabilisée en mai après la levée des restrictions hors Shangaï et Pékin. La levée du confinement au 1er juin à Shangaï devrait favoriser le rebond.
- Cette reprise chinoise devrait se répercuter sur les pays asiatiques voisins, réduisant les disruptions des chaines logistiques.
- Le European Fund Manager Survey de BofA reflète le pessimisme des investisseurs : 73% des répondants attendent un ralentissement de la croissance et 54% prévoient une récession en Europe en 2023.
- Cependant, les analystes financiers restent circonspects, après des petites révisions à la hausse des consensus des BPA 2022 et 2023 sur le Stoxx600 la semaine dernière, très faibles révisions à la baisse cette semaine, 0.2% sur 2022 et 0.1% sur 2023. Les BPA 2022 sont attendus en hausse de 14% et en 2023 de 4.8% alors qu’avec le recul des marchés le multiple à 12 mois est maintenant de 11.7 fois.
- BofA (Sebastian RAEDLER), négatif sur les marchés financiers européens depuis plusieurs trimestres, vient de passer à neutre pour des raisons de valorisation.
- Semaine pas facile pour nous fonds, Erasmus Small Cap Euro et FCP Mon PEA résistent toutefois assez bien.
- Davantage de mouvements à vous signaler : cession de Crédit Agricole pour FCP Mon PEA, Léa pour Erasmus Mid Cap Euro cède Arkema, Icade et l’allemand Salzgitter, elle porte sa trésorerie à 9% et Aymeric apporte ses titres Accel Group pour son OPA et achète Ordina NV, prestataire de services informatiques néerlandais.
Bonne semaine à tous,
Jean-François GILLES