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POINT MACRO

Un troc : pourquoi pas !

25 juillet 2022

Les faucons semblent l’avoir emporté lors de la réunion du comité de la BCE puisqu’il a décidé d’une hausse des taux de 50bp. Mais les colombes ont obtenu la création d’un nouvel outil, le TPI, pour éviter une perte d’homogénéité des taux nationaux au sein de l’Eurozone, outil qui réduira donc le risque de fragmentation des taux de la zone.

Une négociation doit toujours se conclure par un accord sans vainqueur ni vaincu : c’est le cas. Alors un troc, pourquoi pas !

Après la BCE la semaine dernière, ce sera la Fed la semaine prochaine et les économistes attendent une hausse du taux directeur de 75bp.

C’est cette détermination des banquiers centraux qui rassure les marchés. La lutte contre l’inflation est vraiment engagée même si elle peut se traduire par un passage momentané en récession, ce que la bonne santé des économies occidentales autorise.

Aussi les investisseurs se demandent si le plancher de la phase de correction n’a pas été atteint et si on n’est pas entrain de construire un socle sur lequel s’appuiera le rebond à venir. 

Europe

  1. La BCE a décidé (21/7) une hausse de 50bp de son taux directeur après le bond de l’inflation à 8,6% en juin. C’est la 1ère hausse depuis 2011 et une autre est attendue en septembre, aujourd’hui avec une large fourchette de prévisions (25 à 75bp) en fonction des données d’inflation d’ici là. Les futures de taux montrent que les marchés attendent des taux directeurs à 1,50% dans un an pour la BCE et à 4% pour la Les taux européens seraient ensuite stables alors que la Fed ramènerait le sien à 3% dès la fin 2024.
  2. Elle a créé un nouvel outil, le Transmission Protection Instrument (TPI) qui pourra être activé au cas où les désordres des marchés empêcheraient la transmission de la politique monétaire de l banque centrale au sein de la zone.
  3. Le premier ministre italien, Mario Draghi, a démissionné (20/7), sa démission a été acceptée et les électeurs retourneront aux urnes en septembre. Les sondages prévoient aujourd’hui une progression significative des partis de droite au détriment du Mouvement 5 Etoiles.
  4. Le Bank Lending Survey de la BCE (19/7) confirme que les banques deviennent plus restrictives dans l’octroi de crédits et que leurs attributions devraient se resserrer encore au T3.
  5. L’indicateur S&P Flash Eurozone PMI (22/7) passe en territoire de contraction en juillet : 49,4 vs 52,0 en juin pour le composite, plus bas de 17 mois, 50,6 vs 53,0 pour les services et 49,6 vs 52,1 pour le manufacturier au plus bas de 25 mois.
  6. Pour la France, c’est à peine meilleur à 50,6 en juillet vs 52,5 en juin, le manufacturier à 49,6 mais les services encore à 52,1 en juillet vs 53,9 en juin. Les données signalent cependant une nouvelle croissance de l’emploi.
  7. Les PMI indiquent donc un glissement vers la récession en Eurozone dans les trimestres à venir, difficile à éviter dompte tenu du ralentissement simultané américain et des risques associés à la fourniture d’énergie par la Russie.

Etats-Unis

  1. Lors de sa réunion des 26-27 juillet, le FOMC devrait relever le taux directeur de la Fed de 75bp, 75bp sont également attendus en septembre et 25bp en novembre et décembre, ce qui porterait en fin d’année le taux directeur à 3/3,25%.
  2. Le secteur immobilier résidentiel est déjà très affecté par cette évolution des taux. Le Housing Market Index de la NAHB (National Association of Home Builders) a enregistré en juillet (18/7) un recul de 12pts à 55. Il est au plus bas des 5 dernières années, période confinement exceptée.
  3. Ceci se reflète dans les mises en chantier en recul en juin de 2% (19/7), recul qui provient uniquement des maisons individuelles qui font la plus large contribution au PIB, le collectif, peu important aux États-Unis, résistant mieux.
  4. Les ventes de maisons au T2 ont été 13% plus faibles qu’au T4 2021, les demandes de crédits hypothécaires sont en recul de 30% depuis janvier. Par contre le prix médian d’une maison continue de progresser mais plus lentement à 416 00$ en juin.
  5. Bank of America (BofA), une des plus importantes banques américaines, voit à son tour la récession arriver (19/7) et dès le S2 2022 avec un recul de 1,4% T4/T4, une reprise de la croissance dès le T2 2023 et une augmentation de 1% du taux de chômage l’an prochain à 4,6%.

Marchés et fonds

  1. Le Fund Manager Survey de BofA et Michael Hartnett reflète une capitulation des investisseurs dont le pessimisme est extrême, pire que lors de la GFC provoquée par Lehman. Les niveaux de cash sont au plus haut depuis 2001, les allocations actions au plus bas, les fondamentaux sont jugés mauvais, 79% des répondants attendent une récession globale et 86% en Europe. Face à ce positionnement extrême on ne peut écarter un bear market rally dans les prochaines semaines.
  2. Et cependant le consensus des BPA IBES continue d’être revu à la hausse (20/7) la semaine dernière : 0,9% pour 2022 et 0,7% pour 2023, l’énergie contribuant à 2/3 des révisions mais les autres secteurs étant cependant aussi revus à la hausse. Les attentes sont maintenant à +16% pour 2022 après avoir commencé l’année à +7% et à +3,6% pour 2023. Le multiple à 12 mois est à 11,8X.
  3. Bonne, voire très bonne semaine pour nos fonds, grâce à de premières publications meilleures qu’attendu : Publicis, Barco, Bawag , AT&S ou à des prises de commandes exceptionnelles pour
  4. Peu de mouvements, deux ventes, Imerys pour FCP Mon PEA et l’italien SOL pour Erasmus Small Cap Euro.

 

Bonne semaine et bonnes vacances à tous,

Jean-François GILLES

PS retour de la lettre hebdomadaire le 29 août

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