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Les commentaires de nos équipes
POINT MACRO

Jusqu’où?

24 octobre 2022

L’issue de la réunion de politique monétaire de la BCE jeudi prochain ne fait aucun doute : une nouvelle hausse de 75bp de ses taux directeurs. C’est la suite qui questionne même si d’autres hausses sont attendues d’ici la fin de l’année afin de porter la politique monétaire en territoire restrictif pour juguler durablement les pressions inflationnistes.

Pour le moment en effet le constat est le suivant : le ralentissement de l’activité devient peu à peu visible dans les indicateurs économiques mais les taux d’inflation ne baissent pas . S’il y a toutefois quelques signes d’infléchissement encourageants aux États-Unis, ce n’est même pas le cas en Europe.

La situation de la France est intéressante au-delà des polémiques politiques. Pour une fois nous pouvons écrire que les stratégies économiques menées ont été avisées : l’activité ne fléchit pas, ou fort peu et l’inflation est plus faible, voire bien plus faible que dans tout le reste de l’Europe. Malheureusement cette situation singulière ne durera sans doute pas. Les économies européennes sont tellement interdépendantes qu’il va devenir de plus en plus difficile d’éviter les conséquences des situations de nos voisins.

Eurozone

  1. L’inflation définitive pour septembre (20/10) à 9,9% garantit que la BCE portera le 27 son taux de rémunération des dépôts à 1,5% et son taux de refinancement à 2%. Des hausses de 75bp.
  2. La confiance des consommateurs mesurée par la Commission Européenne (21/10) est sortie moins mauvaise qu’attendu à -27,6 en octobre après -28,8 en septembre et des attentes à -30,0.
  3. L’indicateur allemand ZEW est lui aussi sorti (18/10) moins mauvais que prévu à -59,2 vs -61,9 en septembre, ceci grâce aux perspectives. En effet, la situation actuelle, attendue à -68 après -60,5 en septembre, s’est dégradée davantage qu’attendu à -72,2.
  4. L’enquête mensuelle de l’INSEE sur le climat des affaires en France (20/10) est stable en octobre à 102, au-dessus du consensus de 101. Le climat de l’emploi perd un point mais il reste très favorable à 108, bien au-dessus de sa moyenne de longue période.
  5. A 103 dans l’industrie, l’indicateur gagne un point et rebondit légèrement au-dessus de sa moyenne ; les carnets de commandes se regarnissent quelque peu et l’opinion des industriels sur leur production passée et à venir s’améliore (matériel de transport, agro-alimentaire, biens d’équipement, produits informatiques, électroniques et optiques).
  6. Dans les services le climat des affaires est quasi stable, à situe à un bon 105 il se niveau et concernant l’évolution des effectifs au cours des 3 derniers mois il s’améliore fortement même si les chefs d’entreprise sont un peu plus nombreux à rencontrer des difficultés de recrutement (62% proportion au plus haut depuis le début de la série en juillet 2000).

États-Unis

  1. La production industrielle a terminé en force le T3 (18/10) avec une hausse de 0,4% en septembre, malgré un recul de 0,4% de la production des utilities. Les mois de juillet et août ont dans le même temps été révisés à la hausse, ce qui suggère un excellent trimestre.
  2. Mais les indicateurs anticipés régionaux sont plus balancés. L’Empire State Manufacturing (17/10), région de New York et New Jersey, baisse de 7,6 pts en octobre à -9,1, 3ème recul consécutif. Par contre le Philly Fed manufacturier (20/10) région de Philadelphie, remonte de 1,2pt à -8,7. La synthèse de l’ensemble des indicateurs régionaux et sectoriels, le Leading Economic Index du Conference Board (20/10) recule modestement de 116,2 en août à 115,9. Si l’emploi reste bien orienté, les prix, les nouvelles commandes et les perspectives sont moins favorables.
  3. Nous insistons depuis quelques mois sur l’allure du secteur immobilier résidentiel car il est un excellent indicateur anticipé de l’économie américaine. Cette semaine a vu de multiples publications sur le secteur.
  4. L’indice de la NAHB (National Association of Home Builders, 18/10) recule de 8pts à 38, le plus faible niveau depuis 2012 hors pandémie.
  5. Si les demandes de permis de construire ont progressé de 1,4% à 1 564K, les mises en chantier ont reculé de 8,1% à 1 439K (19/10) : on demande un permis de construire par prudence mais on ne l’exerce plus.
  6. Les ventes de maisons existantes ont reculé (20/10) pour le 8ème mois consécutif. Elles se situent 27% sous leur pic. Le prix médian d’une maison existante recule de 1,8% sur septembre à 384K$. S’il est encore en hausse de 8,4% sur un an en septembre, en mai 2021 sa hausse sur un an était de 25%.
  7. Au plus haut depuis avril 2002, le crédit hypothécaire à 30 ans a atteint 7,21%, progressant de 12bp sur la semaine. Les demandes de crédits sont en constant recul et sont maintenant les plus faibles depuis juillet 2015.

Asie et Chine

  1. La Chine a annoncé lundi dernier (17/10) qu’elle suspendait toutes les publications économiques jusqu’à nouvel ordre, sans en donner la raison. On peut cependant imaginer que c’est pour éviter d’avoir à commenter des chiffres décevants ou fantaisistes.
  2. Les exportations de la Corée du Sud continuent de se dégrader en octobre, après un recul de 8,7% en septembre et un gain de 3,9% en août, notamment du fait de la Chine et du Japon (21/10), alors que les exportations vers les États-Unis et l’Europe

Marchés et Fonds

  1. Le Fund Manager Survey de Michael Hartnett (BofA) pour octobre montre la capitulation des investisseurs qui détiennent 2,6X plus de trésorerie qu’en moyenne à 6,3% au plus haut depuis avril 2001. Hartnett voit le plus bas au S1 2023 suivi d’un rally très puissant. Le cash, les utilities, les biens de consommation et le $ sont surpondérés, les actions, la £, l’Eurozone et la technologie sont sous pondérés.
  2. La même enquête montre que 95% des investisseurs attendent une récession en Europe, mais 53% voient les actions européennes plus hauts dans un an (39% le mois dernier). En Europe, la pharmacie est la plus forte surpondération suivie de l’énergie et du secteur bancaire qui fait l’objet d’achats.
  3. Forte volatilité dans les révisions du consensus IBES des BPA du Stoxx600 : cette semaine 2022 et 2023 sont révisés à la hausse de 0,9% après -1% la semaine dernière. Les attentes sont à +18,3% pour 2022 et à +2,5% pour 2023. Le multiple à 12 mois est à 10,8X. Depuis août, ce sont les services financiers et les banques qui ont bénéficié des plus fortes révisions à la hausse alors que depuis mars se sont les automobiles qui ont le pus été révisées à la baisse.
  4. Dance cette semaine de hausse, c’est finalement Erasmus Small Cap Euro qui se distingue avec un fort mouvement qui amplifie la hausse de son indice de référence.
  5. Quelques mouvements à vous signaler : pour FCP Mon PEA la cession de Société Générale après une forte surperformance (10,76%) sur 3 mois et achat de Rémy Cointreau qui devrait suivre la belle publication de Pernod Ricard déjà détenu ; Aymeric sur Erasmus Small Cap Euro suit Léa en achetant les laboratoires espagnols Rovi et pour Erasmus Mid Cap Euro, Léa achète l’équipementier automobile Faurecia qui est entrain de changer de taille et de nom pour devenir Forvia après le rachat de l’allemand. 

Bonne semaine à tous,

Jean-François GILLES

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