
Les commentaires de nos équipes
POINT MACRO
Plus d'emplois, moins de croissance
L’économie européenne a créé un million d’emplois au cours du T1 cette année, les créations d’emplois sont bien plus dynamiques que l’activité économique. Et les indicateurs anticipés n’annoncent pas de ralentissement.
Nous arrivons sur une période de plateau, qui correspond aussi à la pause annoncée par Jérôme POWELL dans la série de hausses de ses taux directeurs par la Fed.
Après un premier trimestre plus fort que prévu, le second s’annonce en très léger ralentissement mais la principale interrogation demeure : est ce que les marchés de futures ont raison de penser que le repli de l’inflation au S2 aux Etats-Unis sera tel qu’il justifie des anticipations de baisses des taux directeurs au T4 ?
En attendant les résultats des entreprises meilleurs que prévu au T1, ceux du T2 révisés à la hausse, ceci, assorti d’attentes de baisses des taux en fin d’année, permet aux marchés financiers de rester, sur leurs plus hauts.
Europe
- L’indicateur anticipé allemand ZEW (16/5) a vu ses perspectives reculer ( -9.4) et plus que compenser la légère amélioration des conditions actuelles (-22.5). Ceci suggère une possible dégradation des prochains PMI.
- En dépit de la faible croissance du T1 (0.1%), l’emploi a progressé de 0.6% (16/5), en accélération par rapport au 0.3% du T4 2022.
- L’inflation pour avril à 7% sur un an a été confirmée (17/5), une hausse de 0.1% par rapport à mars mais l’inflation sous-jacente baisse bien de 0.1% à 5.6%
- À 7.1% le taux de chômage français touche ses plus bas niveaux de 2008 et 1981 (17/5).
Etats-Unis
- Relance de 0.4% des ventes au détail en avril (16/5) après un recul révisé à 0.7% en mars. La consommation reste résiliente et s’appuie sur des fortes créations d’emplois et des hausses de salaires significatives.
- Les indicateurs anticipés continuent à faire craindre une récession au second semestre. L’Empire State Manufacturing (15/15) recule fortement à -31,8 en mai après 10.8 en avril, une de ses baisses records, recul assez généralisé qui touche notamment livraisons et nouvelles commandes. Mouvement en sens contraire pour le Philly FED (18/5) qui passe de de -31.3 en avril à -10.4 en mai tout en restant largement négatif, toutefois il signifie une modération de l’inflation. En synthèse, le Conference Board Leading Eonomic Index (LEI, 18/5) recule de 0.6% en avril et pour le 13éme mois consécutif (-0.6%) il est cohérent avec une récession douce au S2, au rythme de -1.5% annualisé.
- Le secteur immobilier résidentiel a-t-il touché son point bas ? L’enquête (16/5) de la National Association Home Builders (NAHB) rebondit pour le 5éme mois consécutif et à un plus haut de 10 mois, rebond qui suggère une amélioration à venir, l’indice est à 50 en mai après 45 en avril. Les mises en chantier (17/5) progressent de 2.2% en avril mais après un rebond de 14 % en février, les ventes de logements existants reculent légèrement pour le 2éme mois consécutif.
Asie
- Après un fort rebond en Chine au T1, l’activité semble marquer le pas en avril et continue à enregistrer de fortes divergences entre services et manufacturier.
- On observe des investissements, une production industrielle et des financements à des niveaux inferieur aux attentes dans le manufacturier.
- Il semble aussi prématurer de parler d’un rebond du secteur immobilier. A la vue des mises en chantier il est plus exact de parler d’un plancher qui aurait été atteint.
- La demande de crédit, le lieu d’où peut se développer un rebond, a déçu en avril.
- En conséquence, les marchés attendent à nouveau. Compte tenu de l’absence d’inflation on ne peut plus écarter baisses de taux et nouvelles facilités de crédit.
Marchés et Fonds
- Le Global Fund Manger Survey de BofA (16/5) reste bearish avec l’allocation en obligations au plus haut depuis 14 abs et celle en commodités au plus bas depuis 3 ans. Cependant les investisseurs attendent un » soft » landing (63%) plutôt qu’un » hard » landing (27%) les attentes pour les BPA à 12 mois sont à -1%.
- Les consensus IBES sur le STOXX 600 pour 2023 et 2024 ont été révisés à la hausse de 0.9% et 0.7% la semaine dernière, ces révisions sont générales puisqu’elles concernent 18 secteurs sur 20. Les attentes sont désormais à +1,3% pour 2023 et +7.5% pour 2024 et le multiple à 12 mois des BPA s’établit à 12.6x.
- Progression de l’ensemble de nos fonds cette semaine avec une petite avance pour Erasmus Mid Cap Euro et un petit retard pour FCP Mon PEA.
- Léa fait pour Erasmus Mid Cap Euro un arbitrage dans les télécoms avec la cession de l’allemand Freenet AG et l’acquisition de l’italien INWIT.
Bonne semaine à tous,
Jean-François GILLES