Les commentaires de nos équipes
Point Macro
5 leçons et 3 paris
En cette fin juillet, le moment est idéal pour faire le point sur une première partie de l’année particulièrement mouvementée, mais surtout, pour esquisser ce que la fin d’année pourrait nous réserver. Cette newsletter permettra à nos lecteurs qui le souhaitent de se remémorer, en quelques minutes, les principaux enseignements de ce début d’année. Dans la deuxième partie, nous vous détaillerons nos trois paris pour la fin de l’année, avec pour finir, l’annonce de notre nouveau fonds EDL 2030 !
Commençons par passer en revue les cinq leçons de ces six premiers mois :
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La mondialisation, c’est fini
Le 2 avril 2025, dans un exercice de style mêlant théâtralité et fabulation, Trump a annoncé des taxes massives à destination de la quasi-totalité de ses partenaires commerciaux.
Un graphique qui résume toute la situation : les droits de douane américains vont, selon toute vraisemblance, être multipliés par 6 aux Etats-Unis. Les discussions se poursuivent, mais le scénario qui se dessine est un atterrissage autour de 15% en moyenne, contre 2,5% au 1er janvier.
C’est un mouvement d’envergure, qu’on n’avait pas connu depuis plus d’un siècle.

Difficile d’imaginer précisément les conséquences que cela aura sur l’économie, en termes de croissance et d’inflation. La seule certitude que nous pouvons avoir c’est que le mouvement de mondialisation quasi ininterrompu qui avait accéléré après la deuxième guerre mondiale va prendre fin.
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Le réveil de l’Europe
L’Europe était cette belle endormie depuis plusieurs années. Avec des atouts significatifs (un bassin de 450 millions de consommateurs, des champions mondiaux, de belles infrastructures) mais une incapacité chronique à générer de la croissance (trop de régulation, manque d’investissements, taux d’épargne trop élevé…). L’action de D. Trump a eu pour mérite de relancer des plans d’investissements massifs au niveau européen (plan de Défense) et au niveau de l’Allemagne, la locomotive de l’Union Européenne.

Cette mise à exécution, certes partielle mais prometteuse, des recommandations du rapport Draghi devenait une question de survie pour l’Europe. Cela a d’ailleurs permis aux marchés européens de très largement surperformer boursièrement les Etats-Unis lors de la première partie de l’année, avant le gros rattrapage du marché américain en fin de période.
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TACO, vraiment ?
TACO, Trump Always Chickens Out , ou Trump se dégonfle toujours. La grande raillerie apparue au mois de mai alors que le président américain était entrain de perdre son bras de fer dans ses discussions commerciales avec la Chine et faisait demi-tour après la forte hausse des taux obligataires.
Plus largement, il est évident que le Marché a cessé de prendre pour argent comptant toutes ses annonces grandiloquentes. Ses techniques de négociations sont mieux appréhender : il donne des niveaux complètement irréalistes dans un premier temps, et s’adoucit derrière.
Mais, force est de constater qu’il parvient tout de même à obtenir de nombreuses avancées.
Quelques exemples :
- Les premiers accords bilatéraux signés sont globalement à l’avantage des Etats-Unis.
- Il a réussi à passer sa « Big Beautiful Bill », une loi fiscale particulièrement ambitieuse
- Sa gestion du conflit Israël – Iran semble, pour l’instant, porter ses fruits
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Buy the Dip ! Les Particuliers américains en soutien
Les investisseurs particuliers américains ont été un formidable soutien au marché au cours du premier semestre. Chaque baisse, en particulier celles causées par une déclaration de Trump est, à leurs yeux, une excellente opportunité d’achat.

Au milieu du mois d’avril 2025, quand les marchés étaient au plus bas, nous avons connu au cours de la même semaine des flux records de vente par les Hedge Funds et des flux records d’achat par les investisseurs particuliers ! Leur optimisme a été très largement récompensé.
Mais difficile d’ignorer le risque qu’ils commencent à représenter. Ils ont pesé au premier semestre plus de 20% (un record) des flux totaux du Marché américain, contre 10% en 2010.
Plus largement, la Bourse représente en moyenne 35% du patrimoine financier des investisseurs américains, et près de 50% chez les 10% les plus riches. C’est 4 à 5 fois plus important que les niveaux français par exemple.
Cela a été très rémunérateur au cours des quinze dernières années, mais cela constitue un point de vigilance supplémentaire.
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La dédollarisation se poursuit
Le dollar connaît le plus mauvais début d’année de son histoire, en passant de 1,03 à 1,18 au plus haut. Plusieurs raisons à cela :
- Son rôle de monnaie de réserve est de plus en plus remis en question : sa part dans les réserves mondiales est passée de 70% en 2000 à 58% aujourd’hui
- Les BRICs (Brésil Russie Inde Chine) multiplient les accords bilatéraux pour sortir de l’obligation d’utiliser le Dollar
- L’administration Trump trouvait le dollar surévalué et souhaitait le voir baisser
- L’inquiétude sur l’indépendance future de la Fed
- Les ventes massives d’obligations d’Etat américaines par la Chine et le Japon, deux gros détenteurs historiques

Paire Euro/Dollar américain depuis le 1er janvier 2025
Nos paris pour le reste de l’année
Maintenant que nous avons brossé le portrait de ce premier semestre, il est temps de se mouiller et de vous donner nos 3 paris pour la fin de l’année.
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L’explosion de la dette américaine va maintenir les taux longs américains à un niveau élevé
La Big Beautiful Bill devrait effectivement dynamiser l’économie américaine.
Son volet de dérèglementation va permettre aux banques d’investir davantage.
Sur le plan de la fiscalité, les particuliers vont pouvoir continuer à bénéficier des mesures fiscales très avantageuses mises en place par Biden qui devaient s’achever en 2025. Les entreprises, elles, vont bénéficier d’un assouplissement massif sur les règles d’amortissement de leurs investissements.
Mais elle aura un impact énorme sur une dette déjà massive. Le déficit fédéral pourrait progresser de près de 4 trillions de dollars sur 10 ans.

Si les taux restent en l’état, à horizon 2035, la charge totale des intérêts pourrait être proche des 2 trillions de dollars par an, presque 20% du budget fédéral. Ce n’est absolument pas un niveau qui est viable et une solution devra être trouvée.
D’ici là, difficile d’imaginer les taux longs américains baisser drastiquement.
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La Fed va être dans une position très inconfortable : nous n’attendons qu’une baisse des taux cette année
Logiquement, Trump met une pression infinie au président de la Fed, M. Powell, pour qu’il baisse les taux, en prenant pour exemple les baisses des taux de la Banque Centrale Européenne.
La situation est pourtant drastiquement différente.
Le risque qui effraie la Fed, à juste titre, est celui de la stagflation. Pour l’instant nous n’y sommes pas : l’économie américaine résiste grâce à une consommation qui se maintient, et l’inflation reste sous contrôle.
Mais tout peut très vite basculer. Les sources de rebond d’inflation sont nombreuses :
- Les droits de douane se traduiront par une hausse des prix
- Les restrictions à l’immigration vont tirer vers le haut l’inflation salariale
- La baisse du dollar va entraîner une inflation importée : le coût des marchandises étrangères va augmenter
C’est ce qui nous pousse à penser que la Fed ne pourra pas, en l’état actuel des choses, être trop agressive dans sa politique de baisse des taux.
Notons quand même que nous pensons que le marché américain devrait, à court terme, plutôt bien se comporter :
- La baisse du dollar est favorable aux entreprises exportatrices américaines
- La Big Beautilful Bill va dynamiser la croissance
- La confiance des Américains en l’avenir est intacte
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Les Small Cap Européennes vont poursuivre leur surperformance
Revenons en Europe pour terminer. Si l’Europe s’est plutôt bien comportée boursièrement en 2025, les Petites Valeurs ont largement surperformer les grandes. Après plusieurs années difficiles, nous sommes convaincus que nous ne sommes qu’au début de cette phase de rattrapage. Plusieurs éléments :
- D’abord, les raisons de cette surperformance, la déglobalisation qui leur bénéficie davantage et la relance européenne sont des tendances pérennes et visibles, qui baliseront l’économie au cours des 3-5 prochaines années.
- Ensuite, les cycles historiques de performance relative des petites valeurs par rapport aux grandes valeurs sont assez longs. Le rebond récent n’efface qu’une petite partie du retard pris ces dernières années

- Enfin, les Small Cap Européennes restent une des dernières classes d’actifs franchement sous valorisées par rapport à l’historique. A 13x les résultats attendus, elles restent 15% moins chères que leur médiane et que les grandes capitalisations, alors qu’elles se traitent avec une prime de 10% en moyenne historiquement.
Tous ces éléments concordent pour espérer une surperformance durable des Small Caps.
EDL 2030 : Le fonds idéal pour profiter du rebond des Small Caps européennes.
Nous profitons d’ailleurs de cette Newsletter estivale pour annoncer le lancement de notre fonds fermé EDL 2030, qui va justement chercher à exploiter les incohérences de valorisation actuelles pour les micro caps cotées européennes. Ce produit sera idéal si, comme nous, vous pensez qu’il y a des opportunités intéressantes dans le marché coté européen mais qu’il faut avoir de la patience pour les exploiter parfaitement.
La commercialisation a débuté et se poursuivra jusqu’à la fin de l’année.
Pour en savoir plus, cliquez ici !
Nous vous souhaitons d’excellentes vacances pour ceux qui ne les ont pas encore terminées !