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Les commentaires de nos équipes
POINT MACRO

Le soutien de la consommation

31 octobre 2021

Le PIB du T3 en Eurozone a été une heureuse surprise, sortant au-dessus des attentes à 2,2%, la France faisant encore mieux, 3% alors que les économistes attendaient 2,1%. Ces chiffres ont d’autant plus de valeur que chacun sait que les disruptions des chaînes logistiques et la montée des prix de l’énergie ont été des freins sérieux à la croissance.

Celle-ci a été possible grâce à la vigueur de la consommation, des ménages essentiellement, mais des dépenses publiques aussi. La hausse aurait pu être plus forte encore si les pénuries en face d’une forte demande n’avait pas entraîné une diminution nette des stocks, avec un effet négatif de 0,9% sur le PIB français par exemple.

Cette heureuse surprise confirme les bonnes publications des entreprises pour le T3, elle cerne un peu plus le problème de l’heure, la crédibilité du scénario des banquiers centraux dans un contexte de nouvelle hausse marquée des prix en octobre. 

Car une nouvelle fois, les chiffres d’inflation pour le mois d’octobre en Eurozone sont mauvais, à 4,1% pour l’inflation faciale vs 3,4% en septembre et -0,3% en octobre 2020, et 2,1% pour l’inflation sous jacente vs 1,9% en septembre et 0,2% en octobre 2020.

Tout indique malheureusement que d’ici la fin de l’année elle pourrait monter encore au fur et à mesure de la prise en compte de la hausse des prix des intrants dans les chaînes de production, avant de décliner au cours de 2022.

Il faut aussi prendre en compte en octobre l’envolée, +23,5% sur un an, des prix de l’énergie.

La robuste croissance du PIB au T3 indique que la phase de rattrapage est presque terminée en Eurozone. La croissance sera nécessairement plus faible au T4 parce que le boom causé par la réouverture des activités est désormais derrière nous. Dès lors il devient plus important encore d’apercevoir des améliorations dans les goulots d’étranglement qui ralentissent les chaînes logistiques.

Au T3, la croissance du PIB a été de 1,8% en Allemagne, 2,6% en Italie et 3% en France. Ceci conduit le niveau d’activité des pays par rapport au T4 2019 aux situations suivantes : Allemagne -1,1%, France -0,1%, Espagne -6,6%, Italie -1,4%, Belgique +0,3%, Autriche +0,4% et l’ensemble de l’Eurozone à -0,5%.

Avant la réunion clef du 16 décembre, le meeting de la BCE des 27 et 28 octobre n’a pas apporté de changements dans ses analyses. Une fois de plus Mme Lagarde a confirmé que la hausse actuelle de l’inflation se révélera transitoire et que la BCE regarde au-delà des data actuelles pour maintenir sa politique accommodante dans le futur immédiat. A plusieurs reprises Mme Lagarde a relevé que les futures de taux étaient incohérents avec les analyses de la BCE et ses prévisions d’inflation de moyen et de long terme, tout en indiquant que lors du meeting de décembre la BCE révisera à la hausse sa prévision d’inflation pour 2022, par contre sa prévision pour 2024 devrait rester inchangée.

L’Economic Sentiment Indicator (ESI) de la Commission Européenne a confirmé la bonne séquence actuelle de l’économie de l’Eurozone, en revenant en octobre à son record de juillet de 118,6, après 117,8 en septembre et un consensus Bloomberg à 116,7. Jamais les intentions d’embauche n’ont été aussi élevées, en progression continue depuis 9 mois. C’est sans doute une explication de la très bonne tenue de la consommation et permet d’espérer une poursuite de la croissance en 2022 bien qu’à un rythme plus modéré.

Parmi les principaux pays, le sentiment s’améliore en Espagne, France et Italie ce qui fait plus que compenser un modeste recul en Allemagne, plus exposée au secteur manufacturier.

L’industrie reste à un niveau stable mais élevé avec des stocks faibles, le commerce de détail enregistre une légère amélioration, la confiance dans les services augmente fortement tirée par une demande élevée et pour le secteur de la construction, nouvelle progression en octobre après celle plus modeste de septembre malgré les difficultés de recrutement et la hausse des prix des intrants.

Aux États-Unis, le PIB annualisé monte de 2% au T3 après la hausse robuste de 6,7% au T2 à l’occasion de la réouverture de pans entiers de l’économie. Il faut noter que l’activité a été freinée par des problèmes logistiques comme le montre le recul des stocks. La consommation progresse, mais modérément après le fort rebond du T2, l’investissement également mais il est lui aussi en ralentissement.

L’activité de construction résidentielle continue sa forte progression, les ventes de maisons neuves progressant de 14% m/m à un rythme annuel de 800K ; Le prix moyen d’une maison neuve, à 409 000$, progresse de 18,7% sur un an. Pour l’ensemble des maisons, le prix de vente augmente de 1,4% en août, portant leur hausse sur un an à 19,8%. Le stock de maisons à la vente représente en août 2,6 mois de ventes contre une moyenne 2000-2019 de 5,8 mois.

Selon EPFR Global, la semaine du 21 au 27 octobre a vu des flux importants des souscriptions se diriger vers les fonds et ETF equities (+28MM$), vers les actions américaines en premier lieu (20MM$) mais, aussi l’Europe (2,9MM$) avec la France (+520M$), les Pays-Bas (+296M$) et la Suisse (+610M$) qui tirent particulièrement bien leur épingle du jeu. Les TIPS (obligations indexées sur l’inflation) font également une excellente semaine avec une collecte de 8,7MM$.

Après deux semaines de publication de résultats trimestriels, ceux-ci apparaissent très forts, les surperformances par rapport aux attentes sont bien au-dessus des niveaux moyens historiques. Tant et si bien que le consensus des prévisions bénéficiaires FactSet sur le Stoxx600 européen, après une nouvelle révision à la hausse, attend maintenant une croissance annuelle des BPA 2021 de 88,2% et de +6,1% pour 2022. Aux États-Unis et pour le S&P500, la croissance annuelle 2021 est attendue à +51,7% et à +6,5% pour 2022.

Alors qu’environ un tiers des entreprises du Stoxx600 ont publié, la plupart se montrent résistantes face à la hausse des coûts des intrants, grâce à une demande dynamique, et, souvent, à une capacité à passer des hausses de prix pour protéger les marges. Le vote de la relance américaine additionnelle, même réduite, alimentera cette croissance dynamique ces prochains mois. Depuis le début de la saison de publication il y a deux semaines, elles ont accompagné une progression des indices (+4% pour le Stoxx600 européen).

Bonne semaine pour nos fonds, notamment FCP Mon PEA et Erasmus Mid Cap Euro.

Nous avons procédé à quelques mouvements, mais en petit nombre, nos portefeuilles étant bien positionnés. Sur FCP Mon PEA et Erasmus Mid Cap Euro, cession de Rexel sur une publication médiocre ; pour Mid Cap, Léa vend également l’irlandais CRH et achète le néerlandais Arcadis, entreprise spécialisée dans les prestations de conseil, de conception, d’ingénierie, d’aménagement du territoire, d’architecture et de gestion de projets dans les domaines de l’infrastructure, de l’eau, de l’environnement et du bâtiment, CA à,36,4% dans l’immobilier, 28,7% dans l’environnement, 22,5% dans les infrastructures et 12,4% dans l’eau. Aymeric pour Erasmus Small Cap Euro a cédé Focus Home Interactive et acheté l’assureur néerlandais ASR Nederland, déjà dans le portefeuille de Mid Cap. 

Bonne semaine à tous,

Jean-François GILLES

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