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POINT MACRO

NEWSLETTER AVRIL 2023

13 avril 2023

Résilience inattendue

A l’orée du second trimestre 2023, l’économie globale fait preuve d’une résilience inattendue :

La croissance américaine résiste, les créations d’emplois y sont nombreuses favorisant la consommation, avec la levée de l’ensemble des restrictions liées au Covid, la Chine redémarre vivement, les ménages puisent dans leurs bas de laine constitués pendant le confinement et se ruent vers les produits de luxe européens et chez nous l’Eurozone semble éviter la récession pour le moment. Cependant les pressions inflationnistes s’estompent très lentement, particulièrement en Europe.

Aussi les banques centrales doivent maintenir des politiques monétaires restrictives pour ramener les inflations à des niveaux plus proches de leur objectif commun de 2% : la hausse des taux directeurs des banques centrales n’est pas terminée même si nous pouvons espérer désormais que d’ici deux trimestres ce sera chose faite.

C’est pourquoi nous pensons que les économies américaines et européennes vont encore ralentir, avec même une récession douce aux États-Unis au second semestre qui contribuera au ralentissement graduel de l’inflation.

En conséquence, tout en nous réjouissant des belles progressions engrangées au premier trimestre, notre dernière réunion de stratégie nous a conduit à nous exposer de façon sélective en entrant désormais comme composante de nos investissement les entreprises défensives, celles qui seront le mieux à même de bien se comporter dans une conjoncture en ralentissement.

Stress bancaire parti des Etats-Unis mais stress contagieux qui s’étend aux banques européennes et fait disparaitre l’une d’elle et une de celles qualifiées de systémiques, réduction par L’OPEC de la production mondiale de pétrole, forte rotation à chaque mouvement dans les chiffres d’inflation, rotation qui a causé ce dernier mois un rebond significatif des méga capitalisations du NASDAQ :

Finalement les accidents du trimestre ont pu être réparés mais les perspectives offrent peu de visibilité. Elles sont compliquées et à l’aune de ce qui s’est passé au premier trimestre dans le bon sens, peuvent laisser place à vifs mouvements inattendus.

Notre analyse nous conduit à penser que ces mouvements violents des marchés peuvent se prolonger encore un ou deux trimestres jusqu’au moment où les investisseurs considéreront que la Fédéral Reserve, puis la BCE, ont conduit leurs taux directeurs à leur niveau terminal même si, contrairement aux marchés de future de taux, nous n’envisageons pas de premières baisses des taux cette année mais plutôt en 2024. Alors, une fois ce fameux taux terminal atteint nous pourrons revenir à une stratégie d’accompagnement de la croissance retrouvée par la sélection des entreprises les mieux placées pour en profiter.

Nous pensons que c’est encore prématuré car les attentes pour les bénéfices des entreprises américaines, leur publication pour le premier trimestre commencera la semaine prochaine, sont à -7% au premier trimestre, -6% au second, +2% au troisième et +9% au quatrième avant une progression à deux chiffres en 2024.

Le cocktail taux directeurs en hausse, bénéfices des entreprises en baisse ne nous semble guère compatible avec une progression immédiate des marchés tant que le taux directeur terminal n’est pas sinon atteint, du moins en vue.

Certes, L’Eurozone devrait pouvoir éviter une récession cette année grâce à la vive reprise de la Chine et, malgré L’OPEC, à l’atténuation du choc énergétique, mais elle devrait connaitre une croissance faible qui conduit les analystes financiers à prévoir une stabilité des résultats des entreprises du Stoxx 600 (entre 0 et +1%) avant un rebond de +7.5% en 2024. La situation économique et des entreprises apparait donc un peu meilleure en Europe qu’aux Etats-Unis mais ceci est compensé par le fait que le taux directeur terminal devrait être atteint plus tardivement et les premières baisses des taux apparaissent plus lointaines car les effets de l’action de la BCE sur l’inflation sont moins tangibles qu’aux Etats-Unis

Enfin, le rebond de l’activité en Chine est plus rapide et fort qu’attendu, grâce à la fin de la politique zero-Covid et l’accent remis sur la croissance par les autorités. Cela permet un rebond de l’activité dans les services et une stabilisation dans la construction après deux années de forte baisse.

En conclusion, l’incertitude concernant l’atterrissage des économies américaines et européennes reste élevée et le ralentissement marqué de leurs économies nous conduisent à privilégier la prudence dans note allocation et à introduire comme thème d’investissement les entreprises défensives.

Concernant la Chine nous continuons à y voir une opportunité, la réouverture devrait entrainer un rebond économique permettant de dépasser l’objectif de croissance de 5% officiellement affiché.

Si nous pensons que la fin des hausses de taux directeurs approche, la baisse des taux de marché en mars semble un peu exagérée. Prudence également sur les dettes souveraines en privilégiant les pays solides et les maturités courtes.

Cependant les obligations d’entreprise, en privilégiant les plus solides et à court-moyen terme, offrent des taux de rendement encore attractifs. Le raisonnement sous-jacent à cette stratégie est qu’il ne faut pas relever le niveau de risque dans une phase de ralentissement de l’économie.

Les performances passées ne sont jamais un indicateur fiable des résultats futurs, mais nous mettons constamment nos meilleurs efforts à la compréhension de l’économie et des marchés financiers pour gérer avec le plus de pertinence possible l’épargne que vous nous confiez.

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