logo erasmus

Veuillez sélectionner votre profil afin de commencer à naviguer sur le site :

JE SUIS UN PROFESSIONNEL JE SUIS UN PARTICULIER

Les commentaires de nos équipes
POINT MACRO

Un risque nouveau

20 mars 2023

Au moment où j’écris cette lettre des négociations sont en cours à Genève pour la reprise de tout ou partie du Crédit Suisse par UBS, sous l’égide de la Banque Nationale Suisse.

Après mes épisodes de la semaine précédente de Silicon Valley Bank, Signature Bank et Silvergate Bank, la crainte d’une nouvelle crise bancaire telle que celle que des analyses erronées avaient provoqué à l’occasion de la faillite de Lehman Brothers hantent les réflexions des investisseurs. Elles contraignent les banques centrales à réagir rapidement pour éviter tout manque de liquidité dans le système bancaire. Et pour cela les banquiers centraux doivent adapter le logiciel avec lequel ils travaillaient depuis un an.

Ils doivent toutefois également continuer de lutter contre les risques inflationnistes qui restent élevés et éviter toute perte de contrôle. La BCE a été la première à se plier à l’exercice le 16 mars, Fed, BoE et BNS suivront les 22 et 23 mars. La BCE s’est montrée prudente et si elle a relevé de 50bp ses taux directeurs, elle ne s’est pas engagée pour la suite contrairement à ses rendez-vous précédents et s’est ainsi donnée du temps. 

Europe

  1. La BCE a envoyé un message clair et balancé lors de sa réunion (16/3). Si, en dépit du trouble des marchés causé par les heurts du système bancaire américain et du Crédit Suisse, elle a néanmoins relevé ses taux directeurs de 50bp, ce qui était attendu, elle a déclaré pour la suite que préserver la stabilité du système financier était crucial et qu’en conséquence ses décisions à venir dépendraient des publications. Elle a ainsi préservé au maximum sa flexibilité tout en réaffirmant son engagement à lutter contre une inflation trop élevée.
  2. La BCE a révisé de façon sensible ses prévisions de croissance et d’inflation. Pour le PIB de l’Eurozone, ses attentes pour 2023 passent de 0,5 à 1,0% et pour 2024 de 1,9 à 1,6%. Pour ce qui est de l’inflation, 2023 passe de 6,3 à 5,3% et 2024 de 3,4 à 2,9%.
  3. Il faut noter ces changements : en dépit d’une croissance attendue un peu plus forte, les attentes d’inflation sont bien plus faibles. Ceci signifie une plus grande confiance dans les outils utilisés pour limiter les pressions inflationnistes.
  4. La production industrielle (15/3) a progressé de 0,7% en janvier après un recul de 1,3% en décembre, au-dessus des attentes. Sur un an elle progresse de 0,9% pour des attentes à 0,2%.
  5. L’INSEE a publié (15/3) sa note mensuelle de conjoncture titrée : La croissance résiste, l’inflation aussi. En voici quelques extraits : » Dans ce contexte d’inflation élevée, la confiance des ménages reste dégradée mais le climat des affaires continue de résister en France… L’acquis de croissance annuelle pour 2023 s’élèverait ainsi à +0,6% à mi année, une prévision soumise à de nombreux aléas, tant nationaux (durée et étendue des grèves par ex.) qu’internationaux (développements géopolitiques, effets des resserrements monétaires en cours, stabilité du système financier, etc..). Sur le marché du travail, l’emploi ralentirait (+0,1% prévu au T1, puis au T2 2023) dans le sillage de l’activité. La productivité par tête serait donc presque stable… Le taux de chômage se maintiendrait à 7,2% de la population active au S1 2023 ».
  6. L’étude ci-dessus comporte une annexe passionnante (Léa Mauro et Nicolas Palomé) : en 2022, face à la hausse des prix, les ménages ont changé leurs habitudes de consommation. Cela concerne tous les milieux mesurés par la catégorie socio-professionnelle et l’urbain comme le rural, davantage les ménages jeunes ou ayant des enfants. Ces changements portent principalement sur l’énergie du logement et sur l’alimentation : réduction des quantités consommées et, dans une moindre mesure, par des changements de gamme ou d’enseigne.

États-Unis

  1. L’indice des prix a progressé de 0,4% en février après 0,5% en janvier, soit 6% y/y (14/3). L’inflation sous jacente à 0,5 après 0,5% en janvier est à 5,5% y/y après 5,6% en janvier. Ces chiffres ne sont pas assez bons pour empêcher la Fed de relever ses taux directeurs la semaine prochaine (notre prévision 25bp).
  2. Un peu mieux du côté des prix à la production qui reculent de -0,1% en février contre des attentes à +0,3% (15/3), le PPI sous jacent est stable contre des attentes à 0,4%. En conséquence la hausse sur un an est à +4,6% contre +6,0% en janvier.
  3. Les prix des produits importés ont reculé en février (16/3), à -1,1ù ils enregistrent leur 1er recul depuis décembre 2020, les prix « core » reculent aussi à -0,2%, rythme le plus faible depuis juillet 2020 ;
  4. Recul de 0,4% des ventes au détail en février (15/3) mais celles de janvier, déjà élevées, ont été révisées à la hausse.
  5. Les indicateurs régionaux ou sectoriels sont balancés. L’indice NFIB (National Federation of Independent Businesses, 14/3) progresse de 90,3 à 90,9 (consensus 90,2) mais reste à 14,6pts de son pic de juin 2021, l’Empire State (15/3, région de New York) est sorti bien plus faible que prévu à -24,6 en mars après -5,8 en février, le Philly Fed (région de Philadelphie, 16/3) progresse un peu à -23,2 en mars après -24,3 en février mais reste très négatif, le sentiment des consommateurs mesuré par l’Université du Michigan recule de 67,0 en février à 63,4 en mars (17/3) alors que 85% de l’enquête a été réalisée avant la faillite de SVB. En conséquence et logiquement les Leading Indicators du Conference Board reculent de 0,3% en février, leur 11ème recul consécutif. Il est difficile d’imaginer que l’économie américaine puisse éviter la récession au T3.
  6. L’immobilier résidentiel est peut-être un domaine où le plancher d’activité a été atteint. En effet l’indice NAHB (National Association of Home Builders, 15/3) rebondit à 44 après 42 et un consensus à 40pts. C’est 40 pts sous son pic de décembre 2021 mais 13pts au-dessus de son creux de décembre 2022. Mêmes signes du côté des demandes de permis de construire et des mises en chantier qui sont sorties (16/3) bien au-dessus des attentes.

Asie

  1. La PBOC (People Bank Of China) a pris la décision inattendue de réduire le taux des réserves obligatoires des banques (RRR) de 25bp (17/3) comme elle l’avait déjà fait en décembre. La banque centrale favorise ainsi le crédit et la croissance ;
  2. En février, la production industrielle chinoise a progressé de 2,4% y/y après 1,3% en décembre, les ventes au détail de 3,5% après -1,8% en décembre et l’investissement de 5,5% après 3,2% en décembre (15/3).
  3. En Chine, le prix des logements a progressé de 0,3% en février après avoir été stable en janvier (16/3). C’est la 1ère hausse en 17 mois. Cette hausse est largement répandue : 55 villes sur 70 pour les logements neufs et 40 villes sur 70 pour les logements existants.
  4. Progression en février de 6,5% y/y des exportations japonaises après +3,5% en janvier (16/3).

Marchés et Fonds

  1. Selon EPFR Global, les turbulences des marchés n’ont pas empêché les souscriptions sur les supports actions aux États-Unis (+1,6MM$) mais ont entraîné des ventes en Europe (-1,7MM$) qui finit ainsi une suite de 10 semaines de souscriptions. Rachats aussi sur l’Asie (-12,9MM$) et le Japon (-8,4MM$) après de fortes souscriptions. A noter des souscriptions sur les fonds et ETF du secteur financier.
  2. Selon IBES, les consensus de BPA 2023 et 2024 sur le Stoxx600 ont vu des révisions à la baisse de 0,4 et 0,2% la semaine dernière, révisions quasi générales puisqu’elles concernent 16 des 20 principaux secteurs. Le multiple à 12 mois est à 12,1X.
  3. Dans cette semaine très sévère où les indices ont reculé de 4 à 6%, Si FCP Mon PEA est à la traîne, Erasmus Mid Cap Euro a bien résisté et Erasmus Small Cap Euro a tiré un grand bénéfice de son positionnement qualité : plus de 3% d’écart avec son benchmark en 5 séances !
  4. Léa pour Erasmus Mid Cap Euro a procédé à deux ventes : l’équipementier automobile allemand Duerr et Nexi, société italienne de paiements et elle a acheté une autre entreprise allemande, Krones, producteur de lignes pour l’embouteillage alimentaire/boissons/cosmétiques et pharmaceutiques. 

Bonne semaine à tous, 

Jean-François GILLES

AUTRES POINTS MACROS